13-Novembre : une surexposition aux images des attentats renforce le sentiment de stress
Par Aurore JarnouxSelon une étude de Santé publique France publiée ce mardi, il existe un lien entre l'exposition aux images des attentats du 13 novembre, véhiculées en masse par les médias, et la présence de symptômes de stress post-traumatique.
C'est le cas à chaque attentat : les chaînes de télévisions de France et du monde entier, diffusent les images en continu. Sur les réseaux sociaux, photos et vidéos défilent. Les attaques du 13 novembre 2015 à Paris ne font pas exception. Une très large partie de la population française a donc été exposée à ce flux d'informations. Et selon une étude* de Santé publique France publiée ce mardi, cela a eu des conséquences défavorables sur la santé mentale des Français.
Du stress persistant après une surexposition aux images d'attentats
En juin 2016, sept mois après les attentats de Paris, Santé publique France a interrogé près de 2 000 personnes. La majorité d'entre elles a regardé les images des attaques, à la télévision ou sur internet, entre 2 heures et 4 heures par jour.
Et un constat en ressort : il existe bien un lien entre le temps passé à visualiser les images liées aux attaques, et la présence de symptômes de stress post-traumatique. Cela s'explique aussi par le fait que les personnes les plus exposées vivent à Paris ou Saint-Denis, les villes où ont eu lieu les attentats.
Mais les chercheurs veulent rester prudents sur ces données et souhaitent conduire des analyses supplémentaires pour étayer cette enquête. L'objectif est que professionnels de l'information, de la communication et de la santé réfléchissent ensemble "aux moyens de limiter les impacts négatifs".
Les jeunes très marqués par les attentats
Cette surexposition médiatique a beaucoup impacté les moins de 40 ans. C'est en tout cas ce qui ressort d'une autre enquête** réalisée par le Crédoc, le centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie.
Les jeunes semblent avoir été particulièrement touchés en raison d'une identification aux victimes des attentats et de la couverture médiatique. Et pour 65% des 18-24 ans, la principale conséquence des ces attaques est le sentiment de peur.
* Cette étude a été menée entre le 2 et le 20 juin 2016 auprès d'un échantillon de 1 760 personnes, via un questionnaire sur internet.
** Cette enquête a été menée en juin 2016 auprès d'un échantillon de 2 010 personnes.
Références