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Société

Moins de 10% de victimes de violences au travail portent plainte

20% des victimes de violences l'ont été sur leur lieu de travail ou d'études

20% des victimes de violences l'ont été sur leur lieu de travail ou d'études - Slon_dot_pics - pixabay

D'après une note de l'Observatoire national de la délinquance, 21% des victimes de violences l'ont été sur leur lieu de travail ou d'étude. Le fait de déposer plainte après ces agressions dépend de différentes caractéristiques comme le sexe, l'âge ou encore la position dans l'entreprise.

Plus d'un fait de violences sur 5 ont eu lieu au travail. Selon la dernière note de l'Office national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) datée de novembre, 21% des agressions verbales, physiques ou sexuelles se sont déroulées sur le lieu de travail ou d'études des victimes. Des faits très peu suivis de dénonciation auprès des services de police ou de gendarmerie.

Parmi ces faits, ces victimes ont été confrontées à plusieurs types de violences au travail. Ainsi 93% ont été la cible d'agressions verbales, 13% de violences physiques et 1.4% d'atteintes sexuelles.

7% des victimes portent plainte

Ces violences donnent rarement lieu à des poursuites. En effet, moins de 10% des victimes, 7% en l'occurrence, portent plainte. Pis, ce chiffre varie selon le type de violences, le sexe, l'âge ou encore la position dans l'entreprise des victimes. Ainsi, les victimes de violences physiques ont près de neuf fois plus de chances de déposer plainte que des victimes de violences verbales ou sexuelles au travail. Elles sont environ 27% à dénoncer les faits dans des cas d'agressions physiques, contre 16% quand il s'agit d'atteintes sexuelles et 4% verbales.

Les femmes touchées par ces agressions sont moins enclines à dénoncer les faits et portent plainte dans 6% des cas, contre 8% pour les hommes. Le taux de plainte est également influencé par l'âge des victimes. Ainsi, les plus jeunes sont moins nombreux à dénoncer les faits dont ils font l'objet. Ils sont seulement 20% des 18-29 ans à engager une procédure contre 31% pour les 30-76 ans, selon cette enquête de victimisation Cadre de vie et sécurité réalisé entre 2007 et 2016.

Enfin, la position dans l'entreprise influence fortement les suites engagées par les victimes de violences au travail. Les cadres et professions intermédiaires ont moins tendance à porter plainte que les ouvriers, les agriculteurs ou les employés.

"Selon plusieurs recherches, cela peut s’expliquer par leur connaissance du système judiciaire, à l’issue incertaine et coûteuse psychologiquement, mais aussi par la peur de perdre leur statut social", analyse les auteurs de la note de l'ONDRP.

Justine Chevalier