“N’oubliez pas votre ticket de caisse !”. Voilà une phrase qui pourrait bientôt se faire rare à la sortie du supermarché… Une députée LREM, Patricia Mirallès, compte en effet interdire, d’ici 2020, qu’ils soient imprimés systématiquement. La fourniture de cette preuve d’achat serait alors conditionnée à une demande expresse du consommateur. “L’idée est que chaque commerçant prenne l’habitude de demander au client s’il souhaite ou non un ticket, comme cela se fait déjà au Danemark et au Royaume-Uni”, nous explique l’élue de l’Hérault, qui a déposé dans ce but une proposition de loi à l’Assemblée nationale, le 7 novembre dernier.

Principal motif invoqué pour justifier cette interdiction : les risques que font peser ces tickets sur la santé publique. “Beaucoup de ces tickets contiennent du bisphénol F ou S, des substances que plusieurs études ont classées parmi les perturbateurs endocriniens”, soutient Patricia Mirallès. Autre argument, l’impact néfaste de l’impression de ces bouts de papier sur l’environnement. “Selon nos calculs, quelque 12,5 milliards de tickets sont édités chaque année. Or ces derniers ont, en moyenne, une durée de vie de quelques secondes, puisqu’ils sont souvent jetés dans la foulée. Cela pose un vrai problème en matière de gestion des déchets”, déplore la députée. Sans oublier que la fin de l’impression systématique des tickets permettrait aux commerçants de réaliser des économies sur les bobines de papier, même si les montants en jeu ne sont pas mirobolants. "Par exemple, un hypermarché consomme dans les 10.600 rouleaux par an, dont 7.800 financés par la publicité et 2.800 sur ses fonds propres. Un rouleau coûtant dans les 1,32 euro l'unité, cela représente environ 3.700 euros par an", calcule l’élue.

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Ces nombreux atouts suffiront-ils à Patricia Mirallès pour convaincre le reste des députés d’adopter cette proposition de loi ? Difficile de le savoir à ce stade des discussions. Si l’élue est déjà parvenue à convaincre un peu plus d’une trentaine de ses collègues de la majorité de co-signer le texte, elle avoue ne pas connaître l’opinion du gouvernement ou du groupe LREM dans son ensemble à l’Assemblée sur le dispositif envisagé. Et préfère ne pas s’avancer quand à une éventuelle date d’examen du texte en séance publique dans l’Hémicycle.

En attendant, de plus en plus d’enseignes commencent déjà à proposer des alternatives au ticket de caisse traditionnel, en le dématérialisant. Comme l’avaient expliqué Le Parisien et Le Figaro cet été, Decathlon, Leclerc, Uniqlo, Gap, Promod ou encore Etam proposent à leurs clients de leur envoyer ce document par e-mail, plutôt que de l’imprimer. Une démarche qui leur permet, au passage, de récolter l’adresse de messagerie électronique des consommateurs et de leur envoyer des offres commerciales ciblées. Bref, les jours du bon vieux ticket de caisse sur papier semblent comptés…

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