Il aura fallu plus d’un an de discussions tortueuses et mouvementées pour que les négociateurs de l’Union européenne et de la Grande-Bretagne finissent enfin par s’entendre sur un projet de divorce.

“Après avoir versé sang, sueur et larmes pendant des mois” Bruxelles et Londres “ont trouvé un accord, en tout cas au niveau technique”, note la journaliste Laura Kuenssberg dans une analyse publiée sur le site de la BBC.

Les détails du texte n’ont pas été dévoilés, en particulier en ce qui concerne le principal point d’achoppement des discussions : la question de la frontière irlandaise, sur laquelle les négociations n’ont cessé de buter ces dernières semaines. Mais selon une information de la radiotélévision publique irlandaise RTE, confirmée par plusieurs autres médias, le projet d’accord contiendrait bien l’instauration d’un “filet de sécurité” qui doit éviter le retour d’une frontière physique entre l’Irlande du Nord et la république d’Irlande.

Le média irlandais, qui s’appuie sur deux sources gouvernementales, précise que des mesures spécifiques porteront sur l’Irlande du Nord, qui restera plus en phase avec les réglementations du marché unique que le reste du Royaume-Uni. Le texte, sur lequel un accord est a eu lieu lundi soir selon la RTE, prévoit également un mécanisme de révision dans le temps de ces dispositions.

“Le moment le plus dangereux du mandat” de Theresa May

Malgré cette avancée, la Première ministre britannique, Theresa May, doit encore convaincre mercredi ses ministres de surmonter leurs divisions pour approuver le projet d’accord, à moins de cinq mois de la date officielle de séparation. “Theresa May s’apprête à faire face mercredi au moment le plus dangereux de son mandat de Première ministre”, estime le Financial Times.

L’incertitude règne quant à la position que vont adopter les ministres les plus eurosceptiques, dont Dominic Raab, chargé du Brexit, ou Penny Mordaunt, secrétaire d’État au Développement international. Mais selon le Financial Times, les ministres europhiles présents dans le gouvernement de Theresa May se disaient, eux, “optimistes mardi soir.

Un accord gardé très secret

Avant la réunion du cabinet qui doit avoir lieu mercredi en début d’après-midi, les ministres ont, dans un premier temps, “été convoqués au 10 Downing Street en début de soirée [mardi] et certains ont rencontré individuellement Theresa May ou son chef de cabinet, Gavin Barwell. Ils ont eu la possibilité de lire les documents clés mais n’ont pas eu le droit de les ramener chez eux”, pour éviter tout risque de fuite, raconte The Guardian.

Tôt mercredi matin, le quotidien The Independent a publié les conclusions alarmantes d’un nouveau rapport du Comité des comptes publics (PAC), organe influent de la Chambre des communes, mettant en garde le gouvernement contre les risques graves que pourrait engendrer une absence d’accord sur le Brexit, notamment en matière de sécurité alimentaire.