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Emmanuel Macron, cible d’une haine de plus en plus violente sur nos réseaux sociaux

Tout au long de l’itinérance mémorielle du Président, la semaine dernière, vos réactions, parfois très violentes à l’égard du président, nous ont étonnés.

Journaliste au service multimédia et animatrice de communauté des réseaux sociaux de La Voix du Nord
Temps de lecture: 3 min

« Vous n’êtes pas bienvenu »  : alors qu’un leader syndical accueillait par ces mots le président venu sur le site de MCA à Maubeuge, nous avons été surpris ces derniers jours par le nombre et la violence de vos missives anti-Macron au courrier des lecteurs comme sur nos réseaux sociaux.

Ainsi, sous chaque article lié à son itinérance mémorielle dans la région , nous avons supprimé des dizaines de commentaires et d’insultes sur ce président que vous estimez « loin des Français », « ne favorisant que les riches ». « Il nous a bien eus » écrivent plusieurs lecteurs qui ont voté pour lui, quand d’autres se surprenaient à « le détester plus encore que Sarkozy et Hollande ». Bien sûr, la polémique sur l’hommage à Pétain n’a pas aidé. Bien sûr, les messages anti-Macron ne sont pas nouveaux.

Mais le niveau de violence atteint ces derniers jours concernant le président est sans pareil. Chacun de ses actes engendre sur nos réseaux sociaux des centaines de commentaires, d’appels à la haine et à la violence. Sans oublier les nombreux messages particulièrement violents et sexistes qui ont suivi la publication de l’article sur le décès du frère aîné de Brigitte Macron.

Au-delà du coût des carburants, le mouvement des gilets jaunes cristallise les rancœurs. Sous chaque article lié au sujet, ce sont des flots de commentaires appelant à « virer » Emmanuel Macron et à « lui montrer de quel bois on se chauffe ». Nous avons été amenés à supprimer de notre page Facebook l’article sur ce suspect d’ultradroite qui voulait poignarder Emmanuel Macron à Charleville-Mézières ; les incitations au meurtre et commentaires appelant à « finir le travail » ne s’arrêtaient plus. Les commentaires de l’article sur l’homme interné après avoir planifié d’attaquer Emmanuel Macron à la machette sont également très violents. Rappelons au passage que ce type de propos est puni par la loi.

Sur Twitter, c’est un hashtag #MacronDémission qui a fleuri, drainant, ici aussi, différentes colères et rancœurs.

En chute libre dans les sondages

Son itinérance commémorative dans l’Est et dans le Nord de la France n’a rien arrangé. Dans le dernier sondage publié jeudi (YouGov pour le HuffPost et CNews), la popularité d’Emmanuel Macron tombe à 21 % d’opinions favorables, son plus bas niveau depuis le début du quinquennat.

Dans un entretien auprès de la chaîne américaine CNN samedi le président s’est dit « pas surpris » par cette baisse et « pas obsédé par les sondages » après les « réformes impopulaires » qu’il a menées, faisant au passage une étonnante métaphore avec son couple  : « J’ai passé de nombreuses années sans le respect de beaucoup de gens (...) avec même des gens que j’aimais qui ne comprenaient pas totalement ce que je faisais. Mais à la fin, parce que c’était sincère, parce que j’étais en accord avec moi-même, et que je ne me suis jamais arrêté, ils l’ont reconnu et accepté (...). Je suis personnellement et fermement persuadé que les Français vont progressivement reconnaître (...) que nous faisons ce qui est le mieux pour le pays.  »

Hasard du calendrier, le Président a annoncé lundi matin au Forum sur la gouvernance de l’Internet la création d’un groupe de travail composé d’employés de Facebook et de membres issus d’autorités françaises. Son but ? Lutter contre la haine sur Facebook...

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