Le navigateur varois Marc Pajot condamné pour "atteinte sexuelle" sur une adolescente

Vainqueur de la Route du Rhum en 1982, le Tropézien Marc Pajot a été condamné ce jeudi à Draguignan à quatre ans de prison avec sursis pour avoir caressé la poitrine de son ex belle-fille en 2003.

E.M. Publié le 15/11/2018 à 09:32, mis à jour le 16/11/2018 à 20:56
(Photo V.-M.)

"Je dormais, face au mur, j’ai été réveillée par un massage dans le dos. Je ne comprenais pas ce qu’il se passait.

Je n’ai rien dit. Je me répétais: il va arrêter, il va arrêter. Sa main est passée sur mon sein gauche.

Je pensais à sa fille qui a [pratiquement] le même âge que moi. Et puis sa main est descendue…"

voix tremblante

Quinze ans après les faits, Alice(1) parle d’une voix tremblante mais déterminée, ce jeudi, à la barre du tribunal correctionnel de Draguignan.

Son ex-beau-père, le célèbre navigateur Marc Pajot, reconnaît avoir caressé la poitrine et le ventre de la victime, alors âgée de 16 ans.

En revanche, il dément avoir introduit un doigt dans son vagin comme Alice l’a affirmé tout au long de la procédure.

"Ma mère s’est levée et il a arrêté. J’ai pris le reste de force que j’avais et je me suis enfermée dans les toilettes."

"Des conséquences dramatiques"

"Ce que je n’arrive pas à comprendre, c’est que sa mère accepte qu’elle dorme dans notre lit avec moi au milieu", se défend Marc Pajot.

Selon la partie civile, la maman de l’adolescente la voulait près d’elle parce que sa fille était en proie à des crises d’épilepsie.

Lui reste flou dans ses explications. "Peut-être qu’au départ, dans un demi-sommeil, je l’ai confondue avec sa mère…"

En garde à vue, Marc Pajot a évoqué sa "curiosité pour un corps plus jeune".

"La minute que vous évoquez s’est traduite par quinze années de souffrance", tonne le procureur Guy Bouchet.

"Quels que soient les faits, leurs conséquences sont dramatiques."

Les experts ont diagnostiqué un syndrome post-traumatique, un ancien petit ami a témoigné des difficultés du couple dans son intimité.

"Elle se méfie des hommes dans le métro, à son travail et même dans sa famille", a souligné Maître Isabelle Colombani dans une plaidoirie poignante, dénonçant "un geste pédophile".

"Pas d'esprit de vengeance"

Les faits, qui se sont déroulés au domicile familial dans le golfe de Saint-Tropez, n’ont été révélés qu’en 2013, à la faveur d’une main courante déposée dans un commissariat à Paris.

Marc Pajot et la mère d’Alice avaient divorcé en 2011. "Ce n’est pas un désir de vengeance, c’est l’envie de dépasser tout ça", est-il souligné.

"Toute cette affaire est restée secrète", souligne Maître Colombani, en référence à l’absence de médiatisation.

"un fait unique dans sa vie"

En défense, Maître Gérard Baudoux demande au tribunal de ne pas se laisser happer par "le manichéisme et la caricature".

Et de dresser le portrait d’un marin issu "d’une famille de taiseux" pour expliquer un apparent manque d’empathie.

"La repentance de Marc Pajot, elle s’est exprimée dès le début. Vous n’avez pas de reconnaissance au-delà de ce qu’il a toujours reconnu (les caresses, Ndlr). C’est un fait unique dans sa vie."

Après avoir demandé pardon, Marc Pajot a été condamné à quatre ans de prison avec sursis, conformément aux réquisitions du procureur.

L’ancien vainqueur de la Route du Rhum en solitaire (1982), domicilié à Saint-Tropez, sera également inscrit au fichier national des délinquants sexuels.


1. Le prénom a été modifié.
2. Les poursuites pour "viol", passibles d’une mise en accusation devant la cour d’assises, ont été écartées faute de preuves.

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