Islam : les propositions chocs d’un député LR

Dans son «Livret tricolore sur les Islam(s) de France», Julien Aubert, secrétaire général adjoint des Républicains, souhaite notamment étendre l’interdiction du voile.

 Avec ses propositions chocs sur l’immigration, Julien Aubert, député LR du Vaucluse et secrétaire général adjoint de LR, risque de faire des remous dans son propre parti.
Avec ses propositions chocs sur l’immigration, Julien Aubert, député LR du Vaucluse et secrétaire général adjoint de LR, risque de faire des remous dans son propre parti. LP/Olivier Corsan

    C'est un document d'une cinquantaine de pages qui devrait faire du bruit chez les Républicains. Et ailleurs. Avec son « Livret Tricolore sur les Islam(s) de France », le mouvement Oser la France - lancé l'année dernière par Julien Aubert, député LR du Vaucluse et secrétaire général adjoint du parti - n'y va pas avec le dos de la cuillère. « Ce sont des propositions volontairement fortes. La philosophie, c'est de dire aux musulmans, vous devez d'abord être des citoyens français », assume le parlementaire.

    Certaines des dix-huit propositions chocs sont pour le moins iconoclastes. Comme celle qui préconise de réfléchir à une interdiction du voile aux mineures au motif qu'il entraînerait… carences en vitamine D et chute des cheveux, étude jordanienne sur le sujet à l'appui. « On souhaiterait que les autorités sanitaires françaises fassent leur propre enquête », détaille Aubert.

    « Refuser d'enlever le voile, une démarche politique »

    Comme Laurent Wauquiez avant lui, le député plaide pour l'interdiction du voile dans les universités et dans les administrations. Mais aussi pour qu'il ne soit toléré que de manière dérogatoire dans les entreprises privées. Dans la rue, Aubert propose de verbaliser celles qui refuseraient de l'ôter sur l'injonction d'une autorité. Une démarche qui, selon lui, ne serait pas stigmatisante. « Certaines le portent pour de simples raisons culturelles, mais d'autres sont des militantes qui utilisent le voile comme un cheval de Troie pour combattre les idéaux de la République, détaille-t-il. Refuser de l'enlever devant une autorité, c'est une démarche politique. »

    Le polémiste Eric Zemmour a manifestement aussi été une source d'inspiration pour Oser la France qui préconise l'obligation pour tout nouveau naturalisé français de prendre un prénom - mais pas forcément le premier - dans le calendrier. « Faire ce choix démontre que l'on souhaite s'intégrer », plaide Julien Aubert.

    Exit la double nationalité

    Pêle-mêle, la suppression de la double nationalité (à l'exception des pays francophones et de l'Union européenne), l'obligation de signer un texte rappelant la supériorité de la loi française lors de l'octroi d'un titre de séjour sont également au menu. Tout comme une réécriture de l'article 1 de la Constitution pour préciser que l'égalité de tous les citoyens sans distinction d'origine ou de religion s'applique « dans la limite de la préservation (du) propre patrimoine matériel et immatériel (de la nation) ». Ce qui permettrait notamment de lever les entraves pour l'installation de crèches dans les lieux publics.

    Des propositions musclées qui donneront du grain à moudre à ceux qui accusent les Républicains de faire la courte échelle au Rassemblement national. « Notre approche est équilibrée. Nous proposons par exemple un financement public pour les mises aux normes des mosquées, balaie Aubert. Mais la défense du lien national ne doit pas être réservée à l'extrême droite », enfonce le député qui, avec ce livret, espère lancer le débat chez LR. Et sans doute aussi attirer la lumière sur lui…