Seine-Saint-Denis : un réseau familial obligeait des mineures à voler et à se marier

Après une enquête de 18 mois, les policiers ont mis au jour « une organisation criminelle clanique » qui profitait d’une quinzaine de jeunes femmes. Dix personnes ont été arrêtées mardi.

 Lors des perquisitions, les enquêteurs ont retrouvé pour 100 000 euros de bijoux, maroquinerie de luxe, montres de luxe et argent liquide.
Lors des perquisitions, les enquêteurs ont retrouvé pour 100 000 euros de bijoux, maroquinerie de luxe, montres de luxe et argent liquide. LP/Olivier Boitet

    La brigade de protection des mineurs de la police judiciaire parisienne a arrêté mardi une dizaine d'adultes en Seine-Saint-Denis, soupçonnés d'avoir obligé des jeunes filles, dont certaines mineures, à voler et d'avoir organisé leur mariage forcé, a appris l'AFP vendredi de source policière.

    « Il s'agit d'une organisation criminelle clanique de traite aggravée d'êtres humains », selon cette source, qui explique que les dix suspects, franco-serbes, « travaillaient en famille depuis la Seine-Saint-Denis ».

    A l'issue d'une enquête de 18 mois, les policiers ont mis au jour un système bien huilé dans lequel une quinzaine de jeunes femmes, dont « la moitié avaient entre 9 et 17 ans », « travaillaient » tous les jours de 10 heures à 17 heures dans l'agglomération parisienne.

    Une affaire de traite d'êtres humains

    Elles avaient été formées par les adultes au vol à la tire et au vol par ruse auprès des personnes âgées. Avant 20 ans, les jeunes filles étaient mariées de force en échange d'une dot de la future belle-famille. Cette dot était évaluée en fonction des « capacités » de la jeune femme à voler.

    Mardi, une centaine de policiers ont interpellé les dix adultes et entendu neuf jeunes filles, considérées comme victimes dans cette affaire de traite d'êtres humains.

    Lors des perquisitions les enquêteurs ont retrouvé pour 100 000 euros de bijoux, maroquinerie de luxe, montres de luxe et argent liquide. Des pavillons et plusieurs voitures ont été saisis. Une centaine de vols ont déjà été répertoriés.

    Selon les premiers éléments de l'enquête, les équipes ont également sévi en Belgique, en Italie et en Espagne.