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Asie

Plus de cent Rohingyas fuyant vers la Malaisie récupérés par la police birmane

Un groupe de plus de cent Rohingyas fuyant à bord d'un bateau s'est échoué sur les côtes birmanes avant d'être interpellé vendredi par la police.

Un groupe de plus de cent Rohingyas fuyant à bord d'un bateau s'est échoué sur les côtes birmanes avant d'être interpellé vendredi par la police. - Hla-Hla HTAY / AFP

Vendredi la police birmane a interpellé un groupe d'une centaine de Rohingyas fuyant la Birmanie.

Un groupe de plus de cent Rohingyas fuyant un camp de "personnes déplacées" de l'ouest de la Birmanie à bord d'un bateau a échoué sur les côtes birmanes, sur la route de l'exil vers la Malaisie et a été interpellé vendredi par la police.

106 Rohingyas

Faute de carburant le bateau s'est retrouvé coincé dans la région de Kyauktan, à une heure au sud de Rangoun, selon les survivants interrogés.

"Nous n'avions plus de carburant et il y avait un trou dans le bateau", a expliqué une des rescapées, Elia, âgée de 35 ans. Elle a aussi fait état de la mort en mer plusieurs jours plus tôt d'une fillette.

Les journalistes ont pu voir les Rohingyas être embarqués par la police dans un convoi de huit camionnettes. Des membres de la Croix Rouge et de l'immigration birmane étaient aussi présents. 

"Ils sont arrivés tôt ce matin", a confirmé un responsable de la police, sous couvert de l'anonymat. Au sein de ce groupe de 106 personnes, majoritairement des hommes, se trouvent aussi 23 enfants.

Malaisie

Selon plusieurs responsables rohingyas en Etat Rakhine interrogés par téléphone, ce groupe fuyait un des camps où s'entassent plus de 120.000 Rohingyas près de Sittwe, la capitale de l'Etat Rakhine.

"Ils sont partis depuis 15 jours pour tenter de gagner la Malaisie. Ils sont partis en secret, nous n'étions pas au courant", a confirmé le chef de leur camp de Dapaing.

Aucune clarification n'a pu être obtenue dans un premier temps sur leur sort, vraisemblablement un renvoi dans leur camp.

Les conditions de vie dans les camps autour de Sittwe sont très critiquées: les Rohingyas qui y vivent devaient au départ n'y rester que temporairement, mais ils y sont coincés depuis des années, avec une liberté de mouvement très restreinte.

Fin de la mousson

Aoife Mc Donnell, porte-parole du Haut commissariat aux réfugiés (HCR) de l'ONU, a mis en garde qu'avec la fin de la mousson, où la mer d'Andaman est trop agitée pour tenter la traversée, les groupes de Rohingyas fuyant par bateaux de fortune la Birmanie allaient se multiplier, comme chaque hiver.

"Avec la perspective d'une hausse des mouvements de bateaux à la fin de la mousson, il devient de plus en plus urgent que les autorités prennent des mesures pour régler les problèmes" conduisant les Rohingyas à fuir, a-t-elle.

Cet incident intervient au lendemain de ce que la Birmanie annonçait comme le début du retour en masse des plus de 720.000 Rohingyas ayant fui depuis août 2017 ce que l'ONU décrit comme un génocide par l'armée birmane.

Aucun candidat au retour ne s'est présenté jeudi à la frontière entre le Bangladesh et la Birmanie jeudi, la Birmanie dénonçant la manipulation des ONG internationales, qui ont appelé à stopper une opération intervenant alors que les conditions de sécurité ne sont pas réunies.
B.L. avec AFP