Elle est en passe de devenir la plus importante marée noire de l’histoire des États-Unis, devant Deepwater Horizon (780 millions de litres de pétrole déversées dans l’océan). Depuis 14 ans, l’effondrement d’une plateforme pétrolière située à 20 kilomètres au large de la Louisiane, laisse échapper l’équivalent de 300 à 700 barils chaque jour, dans la plus grande indifférence.

En 2004, l’ouragan Ivan qui frappe le Golfe du Mexique détruit la plateforme pétrolière de l’entreprise américaine Taylor Energy Company, désormais détenue par des sud-coréens. Un glissement de terrain entraîne au fond de l’eau les 26 têtes de forage. Seuls six sont localisées et bouchées. L’année suivante, les ouragans Katrina et Rita mettent un terme aux tentatives de colmatage.
Jusqu’en 2010, aucune information ne fuite sur cette marée noire continue. Ce sont des ONG survolant la zone après la catastrophe de Deepwater Horizon qui découvrent des nappes de pétrole arc-en-ciel qui n’ont rien à voir avec la plateforme de BP. Taylor Energy fait alors valoir qu’il n’existe aucune preuve montrant qu’un de ses puits fuyait.
Pourtant en 2015, l’agence Associated Press révèle que la marée noire est 20 fois plus importante que les estimations rapportées par Taylor Energy. Le mois dernier, le ministère de la Justice américain a soumis une analyse indépendante qui montre également que le déversement est bien supérieur aux 1 à 55 barils par jour annoncés par la société pétrolière.
90 % des côtes accessibles à l’exploitation pétrolière
En janvier dernier, l’administration Trump a annoncé un élargissement des zones maritimes accessibles à l’exploitation pétrolière dès 2019. Alors que Barack Obama les avait limitées à 6 % des côtes américaines (essentiellement le Golfe du Mexique), l’actuel locataire de la Maison Blanche les étend au large de 90 % des littoraux. Les États les plus concernées sont la Californie, la Floride, ou encore Washington, des zones régulièrement frappées par de violents ouragans.
Les ambitions pétrolières de Donald Trump viennent toutefois de subir un premier revers avec la confirmation de l’arrêt de l’oléoduc Keystone XL par un juge fédéral. Donald Trump avait fait de la relance de cet oléoduc un acte symbolique de sa présidence, autorisant par décret ce projet bloqué par son prédécesseur.
Sur 1 000 puits situés dans les eaux fédérales américaines, il y a en moyenne 20 déversements de pétrole non contrôlés chaque année. Un incendie se déclare en mer tous les trois jours en moyenne et des centaines de travailleurs sont blessés chaque année.
Concepcion Alvarez, @conce1

Découvrir gratuitement l'univers Novethic
  • 2 newsletters hebdomadaires
  • Alertes quotidiennes
  • Etudes