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Les incendies ont fait de San Francisco la ville plus polluée du monde

+ VIDEO - Plusieurs villes en Californie ont atteint des records de pollution, à commencer par San Francisco.

Mesuré vendredi, l'indice de la qualité de l'air a frôlé 240 microgrammes de particules par mètre cube.
Mesuré vendredi, l'indice de la qualité de l'air a frôlé 240 microgrammes de particules par mètre cube. (Eric Risberg/AP/SIPA)

Par Hélène Gully

Publié le 18 nov. 2018 à 18:25Mis à jour le 19 nov. 2018 à 16:57

Ce week-end, il valait mieux respirer à New Delhi, en Inde, qu'à San Francisco. La semaine d'incendies a en effet transformé le « Golden State » en un brouillard compact de pollution. Les autorités de plusieurs villes comme Oakland, Sacramento ou San Francisco ont d'ailleurs choisi, vendredi, de fermer toutes les écoles, ainsi que certaines entreprises.

« Depuis que nous avons commencé à mesurer la qualité de l'air, c'est le pire épisode de pollution atmosphérique de l'histoire du nord de la Californie », confirme aux « Echos » John Balmes, chercheur à Berkeley, et membre de l'Agence pour la qualité de l'air de l'Etat de Californie.

En quelques jours, San Francisco a ainsi atteint le rang de la ville la plus polluée du monde, devant Dhaka, au Bangladesh, pourtant médaillée d'or historique dans ce domaine. Mesuré vendredi, l'indice de la qualité de l'air a frôlé 240 microgrammes de particules par mètre cube à San Francisco. Un taux sept fois plus élevé qu'en temps normal.

Plus de 10 cigarettes par jour

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Selon une étude de Berkeley, respirer dans une telle atmosphère revient à fumer entre 10 à 20 cigarettes dans la journée. Presque une toutes les heures, donc. A Vacaville, Elmira ou Livermore, la situation était même encore pire : l'air a compté jusqu'à plus de 450 microgrammes de particules par mètre cube. Un niveau de pollution « très dangereux », selon les autorités.

La consigne était donc claire, ce week-end, au nord de la Californie : rester chez soi. Et s'il était nécessaire d'en sortir, le plus prudent était d'arborer un masque N95 ou P100, les mêmes utilisés par les pompiers en intervention. Car les masques chirurgicaux, accessoires presque inamovibles des habitants de Pékin ou Bombay, sont en réalité inefficaces contre les particules fines.

Effets sur la santé méconnus

La fumée de bois contient des composés très toxiques, même si leur effet sur la santé est encore méconnu. Des études scientifiques récentes ont toutefois démontré que des particules provenant de feux de bois, une fois inhalées, peuvent se loger dans les replis du tissu pulmonaire et déséquilibrer le système immunitaire.

Ce sont notamment les particules les plus petites, en deçà de 2.5 microns de diamètre, qui sont les plus dangereuses. A cause de leur taille infime, trente fois plus mince qu'un poil humain, elles peuvent directement entrer dans la circulation sanguine.

Pour la majorité de la population, les symptômes à court-terme se cantonnent néanmoins à une irritation des yeux ou à une difficulté à respirer. Pour les plus vulnérables en revanche, comme les personnes âgées ou les asthmatiques, les risques sont plus graves : infections, crises respiratoires voire crises cardiaques ou AVC.

La multiplication des incendies, liée au changement climatique, implique donc un nouveau danger de santé publique : les épisodes de forte pollution. « Malheureusement, la recrudescence de ce type d'incendies catastrophiques va devenir la norme », déplore John Balmes. Pour preuve : en un an, depuis octobre 2017, la Californie a déjà dû affronté quatre incendies, signale le spécialiste. « Chaque fois, le nouvel incendie a été plus grand que le précédent ». 

Dans la région de la baie de San Francisco, le Service météorologique national a annoncé que la fumée se dissiperait la semaine prochaine. « Il faut que la météo change pour cela », explique John Balmes. Comprendre : qu'il y ait des vents du large ou de la pluie. 

Hélène Gully

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