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A Lyon, on apprivoise la pluie pour mieux récupérer l’eau

La métropole a entrepris depuis cinq ans un travail minutieux pour permettre à l’eau de pluie de s’infiltrer dans le sol où elle ira rejoindre la nappe souterraine.

Par  (Lyon, envoyée spéciale)

Publié le 19 novembre 2018 à 06h37, modifié le 21 novembre 2018 à 10h00

Temps de Lecture 5 min.

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Transformée en voie douce pour les piétons et les cyclistes et capable de retenir un peu l’eau, la rue Garibaldi, à Lyon, le 25 juillet.

Faire de la pluie une alliée : c’est une sacrée ambition que le Grand Lyon s’est donnée. Ne plus laisser l’eau tombée du ciel ruisseler en vain, mais l’apprivoiser et lui permettre de s’infiltrer dans le sol où elle ira lentement rejoindre la nappe souterraine, finalement le meilleur stockage qui soit.

L’idée paraît simple, la réalisation l’est beaucoup moins. La métropole a entrepris depuis cinq ans un travail minutieux, à la manière d’une dentellière décidée à ménager des aérations dans une combinaison de néoprène. Des bandes enherbées et de nouveaux rideaux d’arbres ont fait leur apparition, mais aussi des revêtements poreux, des noues ou fosses, de multiples interstices, comme autant de trous d’aiguille dans une carapace de béton et de bitume.

« Depuis 2015, l’Agence de l’eau nous accorde une subvention de 30 euros par mètre carré déconnecté du réseau unitaire [qui récupère à la fois les eaux usées et celles des précipitations], nous en sommes à 35 hectares et notre objectif est d’atteindre 113 hectares », expose Elisabeth Sibeud, responsable des études et travaux, à la direction de l’eau et des déchets du Grand Lyon.

Cela peut sembler peu pour une collectivité de cinquante-neuf communes, mais l’important est d’avoir créé une dynamique, selon Hervé Caltran, responsable du service études de la direction adjointe de l’eau. « J’ai l’habitude de dire que la ville s’est imperméabilisée mètre carré par mètre carré, eh bien la désimperméabilisation se fera pareillement », résume-t-il.

Des efforts de pédagogie

Démonstration rue Garibaldi. Quand cette artère, qui coupait trois arrondissements de Lyon, a été métamorphosée en voie douce vis-à-vis des piétons et des cyclistes, on en a profité pour la rendre aussi capable de retenir un peu l’eau.

Les anciens carrefours où déboulaient des trémies quasi-autoroutières ont été remis à plat, une partie de l’espace libéré sert désormais de réservoir. Sur le trottoir imperceptiblement en pente, Hervé Caltran se penche pour ôter un mégot qui obstrue un étroit passage découpé dans une bordure basse le long du « jardin de pluie ». C’est par là que l’eau doit pouvoir se glisser pour rejoindre les arbres variés, choisis pour leurs petites feuilles afin de ne pas gêner l’infiltration des gouttes dans le sol.

Au Québec, ce sont les riverains eux-mêmes qui entretiennent ce genre d’aménagements

« Nous ne sommes pas très bons en communication, concède-t-il. Au Québec, ce sont les riverains eux-mêmes qui entretiennent ce genre d’aménagements. Nous n’en sommes pas là. » Ces innovations mi-construites mi-végétalisées nécessitent de faire travailler de concert les services de la voirie, des espaces verts, de l’eau, ce qui demande aussi des efforts de pédagogie, selon lui. Plus loin, il désigne un platane dans un étroit cercle de béton, surélevé à l’ancienne par rapport au trottoir. « En Californie, en Australie, où les tensions autour de l’eau sont très fortes, des gens s’attaquent à ce genre d’installation, ils cassent les bordures, aèrent la terre et en rabaissent le niveau, » relate-t-il.

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