Dans les vies des humains comme dans celles des animaux, des dizaines d’événements surviennent chaque jour. Cependant, certains sont plus marquants que d’autres et quelques animaux communiquent entre eux sur ce sujet. C’est le cas des orangs-outangs qui s’avertissent mutuellement quand l’un d’entre eux a été face à un danger.

 

UN BAISER POUR ALERTER D’UNE MENACE PASSÉE

Pour les spécialistes, transmettre des informations sur quelque chose qui n’est pas présent était selon eux une capacité possédée seulement par l’Homme. Or, les orangs-outangs ont prouvé qu’ils en étaient également capables. C’est ce que révèle une étude menée par des primatologues dans une étude publiée dans Science Advances.

Quand un événement inattendu survient, l’orang-outan a dans un premier temps le réflexe de se mettre à l’abri, comme quand un prédateur rôde à proximité. Tant que le prédateur est présent, le singe reste silencieux.

Une fois le danger éloigné, l’orang-outang émet un son particulier très proche de celui d’un baiser humain. Comme un signal d’alarme, il est fait pour prévenir les autres singes qu’un danger était présent il y a peu, et qu’il pourrait se rapprocher.

 

DES TESTS MENÉS AU CŒUR DE LA JUNGLE

Pour se rendre compte de cette capacité, les chercheurs l’ont mise à l’épreuve. En plein cœur de la forêt de Ketambe à Sumatra, des scientifiques ont joué les « prédateurs ». Ils se sont promenés cachés sous un drap imitant la fourrure d’un tigre près de femelles orangs-outangs, et ce, pendant deux minutes.

Puis ils s’éloignaient pour voir comment les singes allaient réagir. Dans la quasi-totalité des cas, les femelles ont émis le son une fois le danger éloigné. Cependant, le son a aussi été entendu alors que le faux tigre était encore présent près d’un des primates.

 

POURQUOI ÉMETTRE UN TEL SON ?

Alors que la plupart des animaux fuient ou crient face à une menace, les orangs-outangs attendent quelques minutes avant de se manifester. Cela n’est pas lié à la peur mais simplement au fait de vouloir protéger les plus jeunes. Dans l’étude, les chercheurs expliquent que « Le retard vocal était aussi une fonction du danger perçu pour un autre – un nourrisson – suggérant une cognition d’ordre élevé ».

« Nos résultats suggèrent que la référence déplacée dans le langage est probablement à l’origine lié à des comportements similaires dans un hominidé ancestral ». Ce comportement pourrait donc être intimement lié à notre propre évolution et les chercheurs se penchent désormais sur ce détail pour mieux comprendre notre histoire ainsi que l’évolution des espèces.

Pour l’heure l’orang-outan est la seule espèce de primate, hormis l’être humain, chez qui nous avons pu observer un tel comportement.

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