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Primates

Etats-Unis : hausse du nombre de primates utilisés pour la recherche

Les macaques rhésus sont tout particulièrement utilisés. Cette tendance à la hausse étonne, l'utilisation d'animaux à des fins scientifiques faisant de plus en plus réagir l'opinion publique.

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Etude avec un primate

Les primates sont encore largement utilisés dans les études aux Etats-Unis.

© Andrew West/AP/SIPA

Les Etats-Unis ont enregistré une hausse du nombre de primates utilisés pour la recherche en 2017. Une tendance plutôt étonnante alors que l'utilisation d'animaux à des fins scientifiques fait de plus en plus réagir l'opinion publique.

+20% de primates utilisés entre 2015 et 2017

Les demandes de recherche sur des primates sont variables d'une année sur l'autre. Aux Etats-Unis, 21 installations procurent aux laboratoires la plupart des animaux utilisés sur le territoire américain. Dans ces structures, 15 espèces différentes sont élevées pour la recherche médicale; le macaque rhésus (Macaca mulatta) est la plus commune. Entre 2013 et 2017, 65% des "primates non-humains" utilisés appartenaient à cette espèce, suivis par les macaques crabiers (15%), les babouins (5,5%) et enfin les ouistitis (3,1%), indique un rapport paru en septembre 2018 le National Institute of Health (NIH).

"Il semble y avoir une tendance généralement croissante dans l'utilisation des primates non-humains depuis l'année 2013, résultant largement de l'utilisation croissante des macaques rhésus et crabiers", note l'agence. Plus particulièrement, un grand nombre de Macaca mulatta ont été utilisés durant l'année 2016 avec une baisse observée l'année suivante. Selon le NIH, 2016 a été marquée par une hausse de l'utilisation de cette espèce dans les recherches sur le Sida et dans une moindre mesure, dans les études sur le comportement et les neurosciences systémiques. D'après les rapports annuels disponibles sur le site de département américain de l'agriculture, en 2017, exactement 75.825 primates ont été utilisés pour la recherche contre 71.188 en 2016 et 61.950 en 2015. Et selon les prédictions du NIH, cette hausse va sûrement se poursuivre durant les 5 prochaines années. Dans le même temps, le nombre de chats utilisés est passé de 19.932 en 2015 à 18.146 en 2017. Mais une hausse de l'utilisation des chiens est également observée : ils étaient 61.101 à servir de cobaye en 2015 contre 64.707 en 2017 (et 60.979 en 2016).

"Les gens courent aveuglément vers les modèles primates"

"La communauté biomédicale a dit qu'elle s'engageait à réduire l'utilisation d'animaux pour la recherche en trouvant des techniques alternatives et en utilisant ces primates de manière plus sélective, rappelle Thomas Hartung, le directeur du Centre pour les alternatives à l'expérimentation animale de l'Université Johns Hopkins, cité sur le site de la revue scientifique Science. Mais ces nouveaux chiffres suggèrent que les gens courent aveuglément vers les modèles primates sans évaluer de manière critique à quel point ils sont vraiment utiles".

De son côté, le NIH assure que "les primates non-humains sont des modèles animaux essentiels pour de nombreux domaines de recherche comme par exemple les maladies infectieuses, les recherches sur la sociabilité, la cognition ou le comportement, la biologie de la reproduction, la médecine régénératrice, le vieillissement ou encore les neurosciences". Dans un article paru le 9 août 2017 dans la revue Pharmacology Research & Perspectives, des scientifiques australiens expliquaient qu'il est actuellement très compliqué de se passer complètement de modèles animaux. Les techniques alternatives, bien qu'existantes, restent encore insuffisantes pour ne pas utiliser ces derniers, selon eux.

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