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La pionnière des droits de la personne Viola Desmond sur les billets de 10 $

Les deux faces du nouveau billet de 10$.

Le nouveau billet de 10$ met en avant Viola Desmond et le Musée canadien des droits de la personne, situé à Winnipeg.

Photo : Radio-Canada / Patrick Foucalt

Radio-Canada

Le nouveau billet de 10 $ affichant le portrait de la pionnière canadienne des droits civiques Viola Desmond sera mis en circulation le 19 novembre. À cette occasion, le Musée canadien pour les droits de la personne de Winnipeg met à l'honneur la « Rosa Parks canadienne ».

Un texte de Gavin Boutroy

Le lancement officiel du nouveau billet de 10 $, qui se déroule en Nouvelle-Écosse, sera retransmis en direct au Musée canadien pour les droits de la personne (MCDP). Parmi les invités du musée, il y aura la sœur de Viola Desmond, Wanda Robson.

Pour la vice-présidente principale du MCDP, Angela Cassie, ce nouveau billet donne à Viola Desmond sa juste place dans l’histoire de la lutte pour les droits de la personne au Canada.

« Pour nous, la Banque du Canada a vraiment choisi de signaler des valeurs canadiennes [en ce qui a trait] aux droits de la personne », lance-t-elle.

10 ans avant Rosa Parks

Viola Desmond était une esthéticienne et une entrepreneure qui vendait ses propres produits cosmétiques. Elle était aussi une Néo-Écossaise noire.

En 1946, elle fait route vers Sydney quand sa voiture tombe en panne, la forçant à s’arrêter à New Glasgow. Elle décide alors d’aller voir un film projeté au cinéma.

Dans la salle, toutefois, les Noirs ne pouvaient s'asseoir qu’au balcon. Viola Desmond étant myope et ne pouvant pas bien voir l'écran depuis le balcon, elle s’assied dans la section réservée aux Blancs, au parterre.

Le bâtiment en briques rouges.

L'ancien théâtre Roseland, où Viola Desmond avait refusé de quitter un siège de la section réservée aux blancs, en 1946.

Photo : Radio-Canada / Alexis MacDonald

Lorsqu'on lui demande de quitter la section du cinéma Roseland réservée à la population blanche, elle refuse, jusqu'à ce qu'on l'en expulse et qu'on la jette en prison. Elle conteste alors son arrestation, mais se voit contrainte de payer une amende.

Le geste de défi de celle qu'on a qualifiée de « Rosa Parks canadienne » a renforcé la lutte contre la ségrégation raciale au Canada, indique Angela Cassie. Rosa Parks est une protagoniste de la lutte pour les droits civiques aux États-Unis qui avait refusé de céder son siège d’autobus à une personne blanche à Montgomery, en 1955.

« C’est vraiment l’histoire de Viola Desmond qui a motivé la communauté en Nouvelle-Écosse pour continuer à lutter, [ce qui a] permis l’avancement d’une plus grande équité pour les personnes noires en Nouvelle-Écosse », dit-elle.

« C’est une histoire importante en Nouvelle-Écosse, mais c’est aussi une histoire canadienne importante. Elle montre la capacité d’un individu à agir pour les droits de la personne et contribuer à l’avancement pour le respect des droits pour tout le monde », poursuit Mme Cassie.

Pourtant, Viola Desmond n’a jamais vu le fruit de son geste de résistance. Elle est morte en 1965, à 50 ans. La Nouvelle-Écosse ne l'a réhabilitée qu'en 2010.

Le musée, un deuxième symbole des droits de la personne

Le MCDP se retrouve aussi parmi les images qui figurent sur le nouveau billet de 10 $.

Photo paysage du Musée canadien pour les droits de la personne et le centre-ville de Winnipeg.

Le Musée canadien pour les droits de la personne à Winnipeg.

Photo : Radio-Canada / Sara Calnek

« On raconte l’histoire de Viola Desmond » depuis l'ouverture du Musée, note Angela Cassie. « Le Musée est vraiment un autre symbole qui appartient à tous les Canadiens et Canadiennes pour démontrer la valeur des droits de la personne. »

L’image de Viola Desmond sur le billet a aussi une importance personnelle pour Angela Cassie, qui est noire elle aussi.

« Pour moi en grandissant ici, au Canada, ce n’était pas des images [de grands personnages noirs] que je voyais [...] comme enseignants, comme chef d’une société [ou] comme élus », confie-t-elle. « Il y a des gens qui disent qu'on ne peut pas être ce qu’on ne voit pas », ajoute-t-elle.

« C’était même difficile de trouver des poupées qui me ressemblaient. Être sur un symbole national, c’est un élément important et je souhaite que d’autres jeunes filles — et aussi des garçons — le voient comme un symbole de force, d’inspiration et d’apprentissage », poursuit Angela Cassie.

« En quelque sorte, je n’aurais pas pu rêver de ça étant jeune fille », conclut-elle.

Avec des informations de Samuel Rancourt

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