Chaque année, au minimum 109 tigres sont tués pour alimenter le commerce illégal. Selon un rapport de TRAFFIC, le réseau mondial de surveillance du commerce de la faune et de la flore sauvages, les tigres provenant de fermes d'élevage représentent 30 % de ce marché. Et ce n’est pas - comme on a tendance à le penser - un phénomène limité à l’Asie. Le 19 novembre 2018, un charnier en République Tchèque a été découvert, où des dizaines de tigres étaient élevés pour être ensuite abattus pour leur peau, leurs os, leurs griffes. Os et griffes sont censés avoir des vertus thérapeutiques dans la médecine traditionnelle chinoise et sont très prisés par les Vietnamiens, principaux clients de cet abattoir illégal.
La découverte de cet établissement funeste est intervenue au terme d’une enquête de plusieurs années, commencée en 2013 après l’arrestation d’un homme en possession de huit kilos d’os de tigre. Des responsables de l’Inspection tchèque de l’environnement ont découvert l’abattoir au cours de la perquisition de dizaines de locaux de la région de Prague. Il contenait des cadavres conservés dans un congélateur, des os amassés dans un chaudron pour en faire du bouillon, ainsi que des griffes. Un tigre, qui venait juste d’être abattu, gisait dans l’entrée. Certains spécimens encore vivants étaient enfermés dans des boxes de béton. Les organisateurs de cette activité étaient un groupe de criminels tchèques et vietnamiens, travaillant pour le compte d’un marché noir chinois de substances médicinales issues d’animaux rares et protégés comme le tigre.
Une enquête épineuse qui arrive à son terme
Après deux ans de recherches, la police tchèque a fini par mettre au jour le réseau de trafic de ces animaux
Chaque année, au minimum 109 tigres sont tués pour alimenter le commerce illégal. Selon un rapport de TRAFFIC, le réseau mondial de surveillance du commerce de la faune et de la flore sauvages, les tigres provenant de fermes d'élevage représentent 30 % de ce marché. Et ce n’est pas - comme on a tendance à le penser - un phénomène limité à l’Asie. Le 19 novembre 2018, un charnier en République Tchèque a été découvert, où des dizaines de tigres étaient élevés pour être ensuite abattus pour leur peau, leurs os, leurs griffes. Os et griffes sont censés avoir des vertus thérapeutiques dans la médecine traditionnelle chinoise et sont très prisés par les Vietnamiens, principaux clients de cet abattoir illégal.
La découverte de cet établissement funeste est intervenue au terme d’une enquête de plusieurs années, commencée en 2013 après l’arrestation d’un homme en possession de huit kilos d’os de tigre. Des responsables de l’Inspection tchèque de l’environnement ont découvert l’abattoir au cours de la perquisition de dizaines de locaux de la région de Prague. Il contenait des cadavres conservés dans un congélateur, des os amassés dans un chaudron pour en faire du bouillon, ainsi que des griffes. Un tigre, qui venait juste d’être abattu, gisait dans l’entrée. Certains spécimens encore vivants étaient enfermés dans des boxes de béton. Les organisateurs de cette activité étaient un groupe de criminels tchèques et vietnamiens, travaillant pour le compte d’un marché noir chinois de substances médicinales issues d’animaux rares et protégés comme le tigre.
Une enquête épineuse qui arrive à son terme
Après deux ans de recherches, la police tchèque a fini par mettre au jour le réseau de trafic de ces animaux, indique The Guardian dans une enquête publiée le 20 novembre 2018. Un directeur de cirque, qui possédait la plus grande ferme d'élevage de tigres et lions du pays, et fournissait zoos, cirques et représentations diverses, s’est impliqué dans le commerce de ces animaux avec un acheteur vietnamien, et a organisé leur abattage et leur dépeçage dans le local découvert par la police tchèque. Ces produits étaient destinés à un public vietnamien, chinois mais aussi à la communauté vietnamienne tchèque en demande de produits médicinaux issus du tigre. Au moment où la Chine hésite à autoriser de nouveau la vente de produits issus de tigres, cette affaire apparaît d’autant plus sordide.
Un problème grave et sous-estimé
Beaucoup de tigres sont détenus en captivité en Europe, mais il est difficile de savoir où. Pourtant, des lois existent qui sont censées encadrer l’élevage par des établissements privés. Sur le plan international, la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction) interdit les échanges commerciaux internationaux de parties et de produits de tigres. Ces animaux ne devraient donc pas être élevés pour ce type de commerce. Au niveau national, les pays doivent traduire en droit interne les dispositions de la CITES. En République tchèque, chaque naissance, chaque décès ou chaque vente de tigre doit faire l’objet d’une déclaration, et l’inspection de l’environnement doit être mise au courant. Mais, en réalité, le suivi administratif est déplorable. Certains tigres disparaissent purement et simplement des registres ; la mort de certains autres n’est pas déclarée. Et la durée de vie de ces tigres est souvent bien plus courte (environ cinq ans) que les vingt ans auxquels ils peuvent prétendre dans la nature ou en zoo... Ce qui prouve que les lois nationales sont mal ou pas appliquées, qu'il n'y a ni transparence, ni suivi et contrôle au niveau des fermes d'élevage. Officiellement, ces tigres d'élevage sont destinés aux cirques et aux spectacles, mais il apparaît clairement que certains sont partie prenante d’un commerce illégal. En effet, une peau de tigre peut atteindre les 4.000 euros, tandis que leurs griffes se vendent 100 euros pièce, sans parler du prix des os et de leurs produits dérivés.... et la volonté politique manque souvent pour stopper ce traffic.