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Un maire condamné à six mois de prison avec sursis pour avoir menacé des gens du voyage

Richard Trinquier devant la mairie de Wissous en 2014. Il vient d'être condamné à 6 mois de prison avec sursis. JACQUES DEMARTHON/AFP

Surnommé «le cow-boy», Richard Trinquier a été condamné à six mois de prison avec sursis et une amende de 1500 euros. En avril, il avait menacé avec un sabre des gens du voyage installés dans sa commune.

Le tribunal correctionnel d'Évry a condamné mercredi le maire Debout la France de Wissous (Essonne), Richard Trinquier, à six mois d'emprisonnement avec sursis et une amende de 1500 euros pour avoir menacé des gens du voyage avec un sabre japonais. Lors de l'audience qui s'est tenue à la mi-octobre, le procureur avait estimé que l'édile avait donné «un côté guignolesque» à la fonction de maire. L'élu local avait, au contraire, justifié son action par «une certaine conception de (s)on devoir».

Les faits s'étaient déroulés début avril lorsqu'une dizaine de caravanes s'étaient installées sur le parking d'une crèche en construction de cette ville de la banlieue parisienne de 8.000 habitants. Alors que la police municipale tentait de négocier une solution de relogement, Richard Trinquier, 69 ans, s'était rendu sur les lieux alcoolisé. Gilet pare-balles sur le dos, étoile de shérif siglée «police» accrochée à sa veste, il avait exhibé un katana d'un mètre de long avec lequel il aurait menacé ses contradicteurs. Plusieurs membres de la communauté des gens du voyage avaient alors appelé la police nationale qui avait interpellé l'édile et un membre de la communauté, qui avait menacé le maire avec une arme de chasse.

À la barre, M. Trinquier a martelé avoir agi en état de légitime défense, arguant s'être senti menacé: «J'ai eu peur. J'étais dans une situation de stress, je pensais que j'allais mourir». Interrogé sur le choix de l'arme, un katana japonais, il avait expliqué qu'étant en partie d'«origine asiatique, le katana faisait sens». «Vous ne faites pas le maintien de l'ordre dans la péninsule asiatique!», lui avait alors rétorqué le procureur.

Plusieurs polémiques à son actif

Maire de Wissous depuis 1995 - avec une interruption entre 2008 et 2014 -, Richard Trinquier est un habitué des polémiques. Peu après son arrivée à la tête de la municipalité, l'édile avait armé ses agents de 357 Magnum, puis de fusils à pompe et s'était octroyé un port d'arme avant d'en être privé par le Conseil d'État. Fin 2004, il avait équipé sa police de tasers, des armes pas encore homologuées, provoquant l'intervention du préfet. Ces nombreux rebondissements autour de la police municipale lui ont valu le surnom de «cow-boy». Après l'épisode du katana, la préfecture de l'Essonne est de nouveau intervenue pour désarmer les neuf agents de la police municipale.

L'homme de 69 ans a été exclu du parti Les Républicains pour avoir appelé à voter Front national, a parrainé Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) à la dernière élection présidentielle, avant d'appeler à voter pour la candidate du Front National, Marine Le Pen, au second tour. Accusé d'islamophobie, Richard Trinquier s'était déjà distingué en interdisant à deux femmes portant le hijab l'accès à la plage artificielle de Wissous dans un arrêté polémique de 2014 jugé illégal par la suite. En 2012, il avait aussi publié sur Facebook une image montrant une femme et sa fille entièrement voilées entre deux poubelles, accompagnée de la mention «photo de famille».

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26 commentaires
  • kéliebabies

    le

    La justice se ridiculise encore une fois en préservant son pré carré.
    Elle devrait être contente que ce maire ait fait le boulot des juges...

  • ricgaso

    le

    Scandaleux lorsque les "gens du voyage" montre leurs vrai jour la justice est plus douce.

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