C'est une grande première. Le capitaine de l'Azura, un énorme bateau de croisière, ainsi que son armateur, Carnival, vient d'être condamné à payer 100 000 euros d'amende pour ne pas avoir respecté les normes antipollution. Le géant des mers carburait avec un fioul dont les teneurs en soufre dépassaient les taux autorisés. Un moyen pour les croisiéristes de limiter les coûts.

[Mise à jour le 26 novembre 2018] "C’est une décision historique", se félicite France Nature Environnement. Pour la première fois, un navire de croisière a  été condamné pour ne pas avoir respecté les normes antipollution.
Le capitaine du paquet appelé l’Azura devra payer 100 000 euros d’amende, dont 80 000 euros devront être réglés par la maison mère Carnival, leader mondial du secteur de la croisière. "Partie civile dans l’affaire, nous sommes soulagés qu’une telle atteinte à la santé et l’environnement ne reste pas impunie", a déclaré l’association. 
Un navire de croisière pollue autant qu’un million de voitures 
Ce géant des mers de 300 mètres de long peut accueillir 3 000 passagers. Or le carburant utilisé contenait une teneur en soufre de 1,68 % contre les 1,5 % autorisés. C’est le centre de sécurité des navires qui l’a constaté le 28 mars dernier. Un moyen pour les compagnies de limiter les coûts de carburant.
"Si ce dépassement peut paraître faible, il ne l’est pas eu égard aux conséquences environnementales et sanitaires qui en découlent et ne peut rester impuni", avait déclaré au Monde, la FNE, à l’ouverture du procès. Il faut dire que les croisiéristes sont particulièrement pointés du doigt pour leur impact sur l’environnement. En 2015, l’association évaluait dans un rapport qu’un navire de croisière polluait autant qu’un million de voitures, et ce, même à l’arrêt. À quai, les moteurs des navires continuent en effet de tourner pour pouvoir alimenter les cuisines, les cinémas, piscines et autres loisirs.
En janvier 2020, les valeurs limite de soufre, pour le secteur de la navigation, vont être divisées par trois pour les navires de croisière. Le transport maritime a été le dernier secteur à s’engager pour le climat en avril 2018. Ils ont décidé de réduire de 50 % d’ici 2050 leurs émissions de gaz à effet de serre par rapport au niveau de 2008. 
Marina Fabre @fabre_marina

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