Un retraité, aujourd’hui âgé de 65 ans, a été condamné à trois ans de prison pour avoir agressé sexuellement, pendant quatre années, trois fillettes dont l’une est sa petite-fille. Il a reconnu les faits qui ont été dénoncés très tardivement.
Ce jeudi, ce retraité est peu loquace à la barre du tribunal de Vannes, devant lequel il comparait pour des agressions sexuelles commises pendant quatre ans, de 2004 à 2008, sur trois fillettes, dont l’une est sa petite-fille. Même s’il reconnaît les faits, c’est du bout des lèvres. « Il n’y a eu ni violence, ni menace, peut-être il y a eu surprise. Je faisais ça quand elles venaient en vacances chez nous. Cela a dû se reproduire une dizaine de fois », explique le prévenu, âgé de 65 ans et actuellement détenu à la maison d’arrêt de Vannes.
Les faits sont anciens et ont été révélés en 2008 par la petite-fille de cet homme à sa mère, qui elle-même a affirmé, durant l’enquête de gendarmerie, qu’elle avait été victime de semblables agissements du prévenu, qui est en fait son beau-père. Mais ce n’est qu’en 2015 que cette mère s’est décidée à porter plainte. Dans la foulée, deux copines de la première fillette ont à leur tour dénoncé des actes similaires, commis durant la même période et toujours dans cette maison située dans une commune au nord de Vannes. Au début des faits, les trois victimes étaient âgées de 6, 8 et 9 ans. Lors de l’enquête, des images pédopornographiques ont été retrouvées dans l’ordinateur du prévenu.
Dans la salle d’audience, le climat est lourd au sein des familles des victimes et en raison du peu d’explications que fournit le prévenu. Au point que le président du tribunal lui lance : « Nous avons besoin de comprendre pour bien vous juger. Vous ne nous aidez pas beaucoup en ne répondant pas vraiment à nos questions ». On apprend néanmoins que les attouchements ont été commis lorsque les fillettes allaient aux toilettes, ou quand le prévenu les mettait sur ses genoux pour regarder son ordinateur, profitant que son épouse était occupée dans d’autres pièces de la maison.
L’expertise des victimes a mis en exergue « des séquelles psychiques, un sentiment de salissement et d’avoir été des objets dans les mains de cet homme. Une fois adulte, leur sexualité a été perturbée ». L’expertise psychiatrique du prévenu le décrit comme « un pervers pédophile dangereux, ayant besoin de soins pour éviter la réitération ». S’il a été placé en détention, c’est parce que lors de son contrôle judiciaire lui interdisant d’entrer en contact avec des jeunes, il a été surpris en train d’accompagner très souvent à l’école, en voiture, une adolescente à qui il faisait des déclarations d’amour sur Facebook.
Face au mutisme du prévenu, son avocat ne minimise pas les faits mais précise : « Il a toujours confirmé les déclarations des victimes. Aujourd’hui, c’est est un homme seul, renié par celle qui fut sa femme pendant plus de 35 ans, ses frères et sœurs et ses amis. Il est surtout atteint de troubles psychologiques graves depuis longtemps. Il a plus besoin de soins que d’une détention ». L’avocat des victimes dresse un autre portrait : « Cet homme a profité du silence et des non-dits, par peur, dans cette famille. Il s’est servi des fillettes pour satisfaire ses envies. Pour elles, les vacances étaient synonymes de tortures ». Pour le ministère public, « il n’y a peut-être pas eu violence et menace, mais il y a eu contrainte. Cet homme a abusé de sa différence d’âge et du lien de proximité familiale et de voisinage avec les victimes. Sa personnalité est inquiétante ». Et de demander une peine de trois ans de prison ferme. C’est la condamnation que prononce le tribunal, en décidant que le coupable est maintenu en détention. Il doit payer 8 000 €, 2 000 € et 2 000 € de dommages aux trois victimes.
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