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Sylvie, victime de violences conjugales : "Il ne faut pas hésiter, il faut partir. Vous ne serez jamais seules"

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Ce samedi, une grande marche contre les violences sexistes et sexuelles est organisée à Paris. Dimanche, c'est la journée internationale contre la violence à l'égard des femmes. Sylvie est Mosellane, elle a été victimes de violences conjugales. Elle a accepté de nous raconter son histoire.

Si vous êtes victime de violences, appelez le 3919
Si vous êtes victime de violences, appelez le 3919 © Maxppp -

C'est un petit appartement tout simple, mis à disposition par l'AIEM, l'association d'information et d'entraide mosellane. Pas de chichi, mais Sylvie - c'est un prénom d'emprunt - s'y sent bien. Elle a pu le décorer avec quelques objets personnels. Pourtant, quand elle a quitté le domicile conjugal au début de l'été dernier, elle est partie avec le strict nécessaire : "Un jour j'ai eu le déclic, j'ai dit stop. Il y a eu l'insulte, le mot de trop. C'était pas réfléchi, c'était pas calculé, j'ai pris quelques affaires et je suis partie avec mes enfants".

Je gardais tout pour moi"

Cela faisait 20 ans que Sylvie était mariée. 20 ans de violence verbale, d'insultes quasi quotidiennes, de la part d'un mari alcoolique. Sauf que, de l'extérieur, tout allait bien : "Je gardais tout pour moi. Pourtant j'étais tout le temps rabaissée, insultée. Le jour où c'est arrivé, où je suis partie, tout le monde a été surpris." Elle la première, puisque ce jour-là, elle n'a aucune solution de repli. Elle a alors ce réflexe : se rendre au commissariat. "D'abord pour déposer une main courante, souligne-t-elle. Mais là, j'ai été orientée par une policière vers le 115, puis je suis arrivée au Cahu". 

L'été au Cahu, avant un appartement en colocation, puis seule

Le Cahu, c'est le centre d'accueil et d'hébergement de Metz, qui compte une soixantaine de places, en comptant le centre en lui-même et des appartements indépendants. Après une semaine à l'hôtel, Sylvie emménage dans une chambre avec ses jumeaux de 12 ans. Elle s'y sent bien : "On a un(e) référent(e) qui s'occupe de notre dossier, de nos démarches administratives, un soutien moral, une chambre avec de quoi cuisiner". 

Libérée, délivrée, comme dans la chanson !"

Elle est restée là pendant l'été, avant de se voir attribuer un appartement en colocation, puis seule. Aujourd'hui, elle ne souhaite plus qu'une chose, pouvoir financer un logement elle-même. Pour l'instant elle ne travaille qu'à temps partiel et ses revenus ne sont pas assez élevés. Mais elle ne regrette rien. "Libérée, délivrée, comme dans la chanson, sourit-elle. Je vais très bien ! C'est une nouvelle vie."

Qu'on aie des revenus ou pas, il y a toujours une solution."

Elle a un message pour toutes les femmes victimes de violences : "Il ne faut pas hésiter. Il faut partir. Des revenus, pas de revenus, peu importe. Il y a toujours une solution. Elles ne sont jamais seules". Effectivement, en Moselle, il existe une coordination solide entre les associations, la police, les services de l'Etat, pour venir en aide aux femmes victimes. La délégation aux droits des femmes de l'Assemblée nationale, composée de députés de toute la France, est même venue visiter les structures de notre département. Sachez qu'il existe des centres d'hébergement à Metz, mais aussi à Thionville et à Forbach.

Il y a un autre message qui est important pour Sylvie. Celui-là, elle a voulu le faire passer à ses fils : ne jamais, jamais se comporter avec une femme comme son mari l'a fait avec elle.

Si vous êtes victime de violences, appelez le 3919.

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