L’envol commercial de Stratobus est prévu pour 2022
Le projet de ballon dirigeable mené par Thales Alenia Space va entamer sa phase de développement en 2019. Les responsables visent à terme une production de quelques dizaines d’exemplaires par an.
Stratobus franchit une nouvelle étape décisive : la revue technique ayant conclu à la faisabilité de ce ballon dirigeable lancé en 2016 par Thales Alenia Space, les responsables du projet comptent démarrer la phase de développement début 2019. Un nouveau jalon annoncé mardi 20 novembre et qui a permis aux responsables de préciser le calendrier d’un projet hors norme. "Les premiers démonstrateurs technologiques à échelle réduite devraient voler fin 2019", détaille Guy Boullenger, le directeur du projet. Le premier vol de qualification d’un modèle taille réelle interviendrait quant à lui en 2022, date du début de la commercialisation de cet engin, ouvrant dès lors la voie à son industrialisation.
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"La revue qui a été effectuée nous permet aujourd’hui d’affirmer que les technologies critiques sont maîtrisées", assure Jean-Pierre Prost, responsable technique de Stratobus. Une phase de conception durant lesquelles les caractéristiques de l’appareil ont été quelque peu ajustées. A savoir : un ballon autonome de 140 mètres de long, de 8300 kilos et de 85 000 m3, évoluant à une altitude comprise entre 18 et 20 kilomètres, avec une capacité d’emport de charge utile de 450 kilos. Pas besoin de lanceur pour ce ballon gonflé à l’hélium qui monte seul, et qui se déplace grâce à quatre moteurs électriques alimentés par des cellules photovoltaïques.
De multiples missions visées
Ce qui pourrait séduire dans les applications civiles et militaires d’observation et de surveillance, d’autant que Stratobus peut rester au-dessus d’un point une année durant pour une durée de vie totale d’environ 5 ans. Une performance rendue possible grâce une enveloppe résistant aux affres de la stratosphère : "elle est composée de plusieurs films, pour garantir l’étanchéité en évitant les fuites de gaz, avec au milieu une trame en fibres qui permettent d’assurer une résistance mécanique à la surpression", précise un document de Thales Alenia Space.
Alors que le prix unitaire de cet engin mi-drone mi-satellite approche les 20 millions d’euros, les responsables du projet visent à terme une production de quelques dizaines d’appareils par an. Les missions visées ? Surveillance des frontières, exploitations pétrolières, piraterie maritime, identification de navires, mesure de la qualité de l’air, renforcement du réseau GSM au cours d'événements ponctuels, solutions de connectivité fixe et mobile complémentaires des réseaux existants… "Nous sommes encore dans une phase de compréhension des cibles marketing", reconnaît Yannick Combet, chef de projet Stratobus.
Stratobus embarque à son bord d’autres acteurs industriels qui verraient bien aussi l’engin prendre du poids commercialement dans les prochaines années. Quatre autres partenaires français sont impliqués : la société CNIM (Construction Navale Industrielle de la Méditerranée) qui réalise la structure et la nacelle, Solutions F en charge de la propulsion électrique (également partenaire de l’avion hybride Cassio avec Voltaero), Airstar Aerospace pour l’enveloppe équipée et enfin Tronico-Alcen qui assure le conditionnement de l’énergie à bord.
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