A l'occasion de la deuxième session du Think Tank “Agir pour l'égalité” dédié à l'égalité des chances, nous avons cherché à sonder les Françaises et les Français dans une étude, réalisée par l'institut de sondage Harris Interactive. Dévoilée ici en exclusivité, elle s'intéresse à la diffusion de stéréotypes.

Des femmes séductrices et émotives

Bon à savoir : hommes et femmes partagent le même constat quant à la diffusion des préjugés sur ces dames, même si les jeunes et les plus diplômés s’y montrent plus sensibles et les repèrent plus aisément. Selon les Françaises et les Français donc, les femmes seraient présentées comme soucieuses de leur apparence pour 79% des personnes interrogées ; cherchant à séduire, pour 75% de ces mêmes personnes ; ou comme étant émotives, pour 67% du panel.

S'il n'y a évidemment rien de mal à vouloir plaire ou à être sensible, le problème se trouve dans la représentation systématique des femmes sous ces attraits. En termes de représentation d'ailleurs, 67% des Françaises et les Français considèrent que les femmes sont montrées comme plus adaptées à un rôle de responsables du foyer. Là encore, rien de négatif en soi, mais la diffusion de cette image contribue certainement à l'accroissement de notre charge mentale.

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Les fictions et la pub, diffuseurs de stéréotypes pour environ trois quarts des personnes interrogées

Mais qui propage ces clichés ? Les fictions, qu'elles soient des films ou des séries télévisées, arrivent en tête des coupables selon 74% des personnes interrogées. Juste derrière, la publicité conserve aussi sa part de responsabilité dans la persistance des stéréotypes de genre, d'après 73% des sondés, tout comme les médias pour 69% d'entre eux. Viennent ensuite les clips musicaux, à hauteur de 55%, entretenant notamment l'image de séductrice, et les jeux vidéos pour 40%.

Pour une personne sur deux, ces supports participent aussi à diffuser le cliché des femmes faibles physiquement et les deux tiers du panel estiment que ces dames tiennent rarement le premier rôle, que ce soit dans les médias ou dans les fictions.

Des pistes d'amélioration dans la fiction et les médias

Non contentes de pointer les stéréotypes et leurs diffuseurs, les personnes interrogées débordent d'idées pour les contrer. Dans les fictions d'abord, qu'elles jugent premières responsables de la propagation des clichés, et qui pourraient présenter les personnages féminins sous un autre jour, à des postes de pouvoir par exemple – même si pour le moment, 63% du panel considère que ces personnages féminins de pouvoir s'y révèlent dures. Ces modèles imaginaires pourraient à la fois susciter des vocations, selon les trois quart des sondés et appuyer la légitimité des femmes actuellement à des postes à responsabilité, pour 73% des Françaises et des Français.

Bémol : près de la moitié du panel juge malgré tout cette démarche "artificielle", car bien loin de la réalité actuelle. Cela dit, la situation pourrait évoluer assez vite car 67% des personnes interrogées déclarent se montrer indifférentes au genre de leur manager, tout comme 69% à propos du genre du dirigeant ou de la dirigeante de leur entreprise. À voir si, dans les faits, les comportements suivront.

Les médias aussi ont leur rôle à jouer dans la perception de la gent féminine. Ainsi, les trois quarts des personnes interrogées considèrent qu'ils devraient donner la parole à plus de femmes expertes. Et ce notamment dans la science (62%), l’économie (58%), le numérique (57%) ou encore la défense (57%). Des solutions qu'il ne serait finalement pas si compliqué d'appliquer et qui changeraient réellement l'image des femmes dans la société.

La première étude Marie Claire x Harris Interactive, publiée en septembre et axée sur le monde du travail, est disponible ici en intégralité.