"Ma mère est en train de mourir et nous l'abandonnons": le fils de Sophie Pétronin interpelle Macron

Il y a "urgence" et Emmanuel Macron "doit clarifier sa position". Sébastien Chadaud-Pétronin, le fils de Sophie Pétronin, otage française détenue au Mali depuis près de deux ans, réclame des explications au chef de l'Etat dans un entretien enregistré à Nouakchott pour l'AFP, RFI et Radio France.

Sébastien Chadaud-Pétronin a entamé il y a une semaine un voyage au Sahel pour tenter d'intercéder en faveur de la libération de sa mère, dernière otage française dans le monde, après un récent message très alarmant des ravisseurs. Dans la vidéo, ces derniers évoquent une dégradation de l'état de santé de l'otage, qui est âgée de 75 ans et souffre d'un cancer ainsi que du paludisme. Elle apparaît sur une photo dans le fond, alitée. 

"Monsieur Macron a le droit de sacrifier un otage"

"L'urgence, c'est trouver un accord. C'est la raison pour laquelle je me suis rendu en Afrique", explique son fils. Au sujet des rançons, il demande au chef de l'Etat de s'exprimer de manière claire. 

"Monsieur Macron a le droit de sacrifier l'otage, en sa qualité de chef des armées, mais le sacrifice est la résultante d'un refus de négociation. Donc il a aussi un devoir de transparence, et je crois que dans la situation d'urgence, où on a tous peur qu'elle soit en train de mourir, s'il y a refus de négociation, je pense qu'il est temps maintenant de l'acter", a-t-il affirmé.

Son fils, qui dit "attendre beaucoup d'un rendez-vous prochain", a l'intention de rester au Mali aussi longtemps que nécessaire. "Si je rentre maintenant, j'en suis au même point que quand je suis arrivé (...) Maintenant ça suffit, ma mère est en train de mourir, et nous l'abandonnons" s'indigne-t-il.

"Si tu entends ça, ma petite maman"

"Si tu entends ça, ma petite maman, garde de l'espoir, et accroche-toi parce que je continue, je ne lâcherai rien, je suis là, j'irai là où tu seras. Tant que tu vivras, je ferai tout pour te rejoindre", lance-t-il à l'adresse de sa mère. 

Sophie Pétronin a été enlevée en 2016 à Gao par une association proche d'al-Qaïda. La dernière vidéo d'elle a été reçue mi-juin. Elle y semblait très fatiguée et en appelait au chef de l'État. La septuagénaire qui, au moment de son enlèvement à Gao, le 24 décembre 2016, dirigeait une association d'aide aux orphelins, affirmait redouter de devenir une otage sacrifiée après avoir été une otage oubliée.