Chaque jour, de nouvelles espèces animales sont menacées d’extinction, quand d’autres se sont déjà éteintes. Les catastrophes environnementales engendrées par l’Homme alertent chaque année davantage de scientifiques, qui ont désormais pour but de sensibiliser les politiques, dans l’espoir de voir des mesures efficaces. Pour le moment, les principaux acteurs demeurent les militants écologistes, à l’image de Farwiza Farhan, qui se bat pour protéger une région de l’écosystème de Leuser, de Sumatra. Voici sa touchante aventure.

 

Un combat de préservation

C’est en 2012 que son ONG, Yayasan HAkA, s’est attaquée à une société d’huile de palme qui avait défriché une forêt sous un permis illégal. Cette courageuse militante écologiste explique être animée par un sentiment d’injustice quant au fait que personne ne prend la défense de la faune…

La militante écologique explique dans un touchant témoignage, récompensé par un Whitley Award en 2016, que la faune représente un tout, une atmosphère, un monde à part. Imaginez le craquement des branches causé par des orangs-outans en mouvement, le léger bruit du tigre parcourant les feuillages, ou encore les bruits lourds de pas du rhinocéros. C’est bien le seul endroit sur Terre où ces quelques espèces cohabitent encore à l’état sauvage, dont il est question dans cet article. Cette sauvegarde d’écosystème, Farwiza Farhan sait qu’elle ne peut pas l’assumer à elle-seule. Elle nécessite du soutien, des forces politiques ayant un pouvoir d’influence et décisionnaire, et cherche à sensibiliser le maximum de monde à travers ses écrits.

« Au loin, vous entendez parfois le son des scies à chaîne, vous entendez le son de la destruction se rapprocher. Vous savez que vous pouvez faire quelque chose pour empêcher cela. Vous savez que vous pouvez faire quelque chose pour arrêter la scie à chaîne d’aller plus loin dans la forêt. »

Car c’est bien le danger majeur qui menace les forêts de ce type. Aux quatre coins du globe, l’huile de palme est convoitée par de grandes entreprises n’ayant aucun remord à détruire de plus en plus d’écosystèmes, ayant pour unique motivation le profit. Pains, brioches, pâtes à tartiner, friandises, chips, c’est une énorme part de nos produits consommés qui est faite d’huile de palme.

© Pexels

 

Une sensibilité environnementale remontant à l’enfance

Dans son article, la militante écologiste explique être amoureuse de la nature depuis son plus jeune âge. Fascinée par l’océan, et particulièrement par un récif de corail, elle a très vite compris que de nombreux patrimoines étaient en danger de par l’activité humaine. Motivée par un désir d’enrayer cette terrible destruction progressive, elle s’est engagée au sein d’ONG environnementales.

« Puis, lorsque j’ai obtenu mon diplôme de biologiste marin, je suis revenue dans le même récif où je suis tombée amoureuse de l’océan pour la première fois, pour le voir complètement détruit – tout cela à cause du changement climatique – et cela m’a vraiment rendue dingue. J’étais abasourdie et en colère.”

C’est aussi sur cet aspect là que la militante veut insister. Chacun doit se mobiliser, et ce, de manière urgente. Toutes ces destructions arrivent soudainement, mais les effets se mesurent immédiatement, sans délais de réaction. Après avoir constaté les dégâts sur les zones marines qui lui étaient chères, elle s’est dite naive mais a dirigé son combat vers les zones tropicales du monde. Mais il ne suffit pas de mettre une clôture pour protéger un territoire. Dans ces zones-là, les entreprises, privées, usent régulièrement de permis illégaux et ne respectent en aucun cas les propriétés de chacun. De plus, les développements sont évidemment tous non durables, et affaiblissent chaque année la faune locale, ne permettant aucune sauvegarde et restauration des sols.

© Pixabay

 

Un futur en danger

Pourquoi une exploitation aussi intense de la part des entreprises pour l’huile de palme ? La réponse est à chercher du côté du profit, comme souvent. Pour l’écosystème de Leuser, ici en question, le développement n’est évidemment pas durable. Le territoire est exploité pour une culture dégradant l’environnement, mais également d’une mauvaise manière ne permettant pas un futur assuré. Derrière la flore qui s’affaiblie, c’est toute la faune qui sera impactée.

Mais la lutte contre l’huile de palme pourrait aussi venir des consommateurs. Nous sommes responsables de l’offre qui pousse les entreprises à exploiter, ce qui représente une forme de pouvoir. Alors, comment orienter cette politique ? L’huile de palme est présente dans un pourcentage aberrant de nos produits quotidiens, et sa forte demande entraine inévitablement une expansion des exploitations. Il faudrait alors payer pour des produits durables, respectant un développement controlé et sain vis-à-vis de la nature. Logiquement, dans ce cas précis, une baisse de rendement serait à prévoir, et les consommateurs devront y mettre le prix, pour des produits écologiquement de qualités. Ce serait une progression, en revanche, pour les écosystèmes subissant les exploitations intenses.

Dans tous les cas, nous vivons désormais dans un monde d’informations. Dans le passé, il était communément recommandé de lire toujours plus de contenu, pour son intellect. Désormais, la militante conseille davantage de faire des expériences concrètes, de se rendre dans ce type de lieux touchés, sensibles, et de constater les catastrophes environnementales qui heurtent notre planète de nos propres yeux. Sumatra, l’Amazonie, Madagascar… voici tant d’exemples de lieux si riches de par leur faune et flore, et pourtant de plus en plus menacés par l’activité humaine…

Farwiza Farhan a remporté avec son projet un Whitley Award en 2016 récompensant son travail. 

Vous pouvez également suivre Farwiza sur son Twitter

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