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Affaire Benalla : le manifestant arrêté le 1er-Mai fiché par plusieurs services européens?

L'homme dont l'arrestation a causé la chute d'Alexandre Benalla serait fiché par plusieurs services européens.

Hervé Gattegno , Mis à jour le
Alexandre Benalla le 1er mai, place de la Contrescarpe, à Paris.
Alexandre Benalla le 1er mai, place de la Contrescarpe, à Paris. © Reuters

Le manifestant interpellé le 1er Mai à Paris par Alexandre Benalla dans des circonstances mouvementées n'était peut-être pas aussi pacifique qu'il le prétend. Georgios Delikaris, cuisinier grec âgé de 29 ans, aurait été en relation avec des mouvements radicaux dans plusieurs pays européens, selon des éléments détenus par les services de renseignement d'Athènes et recueillis par le JDD auprès d'une source digne de foi. Avant d'être maîtrisé avec peine par un groupe de policiers auquel s'était joint le chargé de mission de l'Elysée, le jeune homme et sa compagne avaient été aperçus jetant des projectiles sur les CRS place de la Contrescarpe.

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Lire aussi - INFO JDD. Affaire Benalla : le certificat médical du manifestant du 1er Mai a été antidaté

Placés en garde à vue le 2 octobre, ils ont reconnu les faits - ils doivent être jugés pour "violences contre personnes dépositaires de l'autorité publique". Ils ont néanmoins contesté tout lien avec la mouvance d'ultragauche et juré s'être trouvés par hasard sur le théâtre des incidents, alors qu'ils fêtaient l'anniversaire de leur rencontre et voulaient juste "manger une crêpe avant de rentrer chez [eux]".

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S'étant constitué partie civile contre Alexandre Benalla dans l'enquête qui vise l'ancien garde du corps, Delikaris s'est dit une nouvelle fois devant la juge d'instruction étranger à toute manifestation violente. "On était là de façon tellement pacifique, on n'avait jamais pensé à agir", a-t‑il déclaré.

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Son casier judiciaire est vierge

Pourtant, si son casier judiciaire est vierge en France et en Grèce, Delikaris figurerait dans les fichiers des services helléniques pour ses relations avec des groupes clandestins en Allemagne, classé comme "anarchiste". La police antiterroriste espagnole soupçonnerait aussi son implication dans diverses actions illicites en ­Catalogne, et les services de renseignement du Chili paraissent également s'être intéressés à lui, sans que l'on sache précisément pourquoi.

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Il [Delikaris] n'a aucun engagement idéologique ni aucun rapport avec des mouvances extrémistes, ni en France ni en Grèce

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"On essaie de lui coller cette étiquette mais ce n'est pas vrai", indiquait samedi son avocat, Sahand Saber, qui a cependant refusé de questionner son client sur ce point. "Il [Delikaris] n'a aucun engagement idéologique ni aucun rapport avec des mouvances extrémistes, ni en France ni en Grèce, a-t‑il ajouté. Il peut avoir des copains qui en ont, mais ça ne permet pas de le mettre en cause pour cela."

Lors de son audition par la juge, le 19 septembre, le jeune Grec a certifié n'avoir jamais pris part à une manifestation avant le 1er mai. Confronté aux vidéos des affrontements avec la police, il a admis qu'il se tenait "en première ligne" avec sa compagne, mais a ajouté : "Nous étions là pour parler, rigoler, observer." A l'en croire, c'est après avoir été "gazé" puis frappé par les CRS qu'il a "perdu le contrôle" et s'en est pris aux policiers. "C'était trop pour moi, s'est-il excusé. Je n'ai jamais fait ça de ma vie, je regrette." L'enquête a établi depuis que le certificat médical qu'il a présenté à la justice pour attester les coups reçus avait été antidaté. Sur l'arrêt de travail rédigé par son médecin deux semaines après les faits apparaît cette mention : "S'est bloqué le dos en prenant sa douche."

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