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Ca se passe en Europe : Aux Pays-Bas, les musées prêts à restituer des trésors coloniaux spoliés

Premiers en Europe à sauter le pas, quatre musées vont passer au crible l'origine de quelque 440.000 objets d'art avec l'intention de les restituer à leurs ayants droit, dans la plupart des cas des pays africains.

Quatre musées néerlandais viennent de s'engager sur la restitution d'oeuvres d'art coloniales (Photo : Musée du monde de Rotterdam).
Quatre musées néerlandais viennent de s'engager sur la restitution d'oeuvres d'art coloniales (Photo : Musée du monde de Rotterdam). (Paul van Riel/HH-REA)

Par Didier Burg

Publié le 23 nov. 2018 à 10:05

Devançant le président français, qui doit se prononcer ce vendredi sur cette question , quatre musées néerlandais viennent de s'engager sur la restitution d'oeuvres d'art coloniales. « Une question de morale et d'éthique », a récemment indiqué le directeur d'une association regroupant le Musée tropical d'Amsterdam, le Musée de l'Afrique de Berg en Dal, le Musée d'ethnologie de Leyde et le Musée du monde de Rotterdam.

Premiers en Europe à sauter le pas, ces musées entendent faire toute la lumière sur l'origine sujette à caution d'oeuvres d'art échouées dans leurs collections durant la période coloniale et vraisemblablement dérobées. Ils ont l'intention de passer au crible l'origine de quelque 440.000 objets avec l'intention de les restituer à leurs ayants droit, dans la plupart des cas des pays africains. Ils vont aussi fixer les conditions dans lesquelles ces ayants droit pourront les réclamer.

l'Etat toujours propriétaire

Un des points d'orgue de cette initiative risque d'être une collection de 139 objets dérobés par l'armée britannique en 1897 lors d'une expédition punitive dans l'ancien royaume du Bénin, aujourd'hui intégré au Nigeria. Ces oeuvres avaient été ensuite dispersées dans trois musées (Londres, Berlin et Leyde).

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Malgré tout, d'un point de vue juridique, la bonne volonté de ces quatre musées néerlandais reste soumise à celle de l'Etat puisqu'il est le propriétaire de ces oeuvres. Il lui appartient donc d'honorer ces restitutions.

Le retour au pays de trésors pillés durant la période coloniale est une question à l'ordre du jour dans plusieurs pays européens. Outre la France, où un rapport à ce sujet souhaité par Emmanuel lui sera remis aujourd'hui, l'Allemagne, la Belgique et le Royaume-Uni sont aussi sollicités par plusieurs pays africains estimant avoir été spoliés.

Une convention de l'Unesco contre l'exportation illicite de biens culturels, adoptée en 1970, permet d'organiser sporadiquement des restitutions, mais elle ne s'applique pas rétroactivement. Les anciens pays colonisateurs, dont les grands musées craignent de devoir rendre certains de leurs trésors, ont traîné les pieds pour la ratifier. La France ne l'a fait qu'en 1997, le Royaume-Uni en 2002, l'Allemagne en 2007, la Belgique et les Pays-Bas en 2009.

Didier Burg (Correspondant à Amsterdam)

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