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AfghanistanPlus de 70 enfants vendus en raison de la sécheresse

Le chômage atteint 40% et plus de la moitié des Afghans se trouvent sous le seuil de pauvreté.

Plus de 70 enfants ont été vendus ces derniers mois en Afghanistan en raison de la sécheresse. A la veille de la conférence ministérielle sur ce pays à Genève, la société civile veut que les causes des violences soient discutées et se dit pessimiste sur les talibans.

De juin à septembre, plusieurs ONG ont mené une évaluation auprès des familles des quelque 280'000 personnes réfugiées à Hérat en raison d'une sécheresse inhabituelle dans le pays.

Le gouvernement a admis que jusqu'à une dizaine d'enfants avaient été vendus par leurs proches en situation de pauvreté après ces conditions extrêmes, a dit lundi devant la presse à Genève la directrice exécutive de «La Voix des femmes», Suraya Pakzad.

Elle estime que les autorités de minimiser la situation de dizaines d'enfants de 8 à 12 enfants et accuse la communauté internationale d'avoir contribué à la pauvreté des paysans afghans en ayant acheminé de nombreuses denrées. Un manque de revenus qui explique le passage, selon elle, du nombre d'insurgés talibans de 15'000 à environ 60'000 combattants dont «70%» auraient rejoint les insurgés en raison de ce facteur économique.

A la tête d'une autre ONG, Jawed Nader est venu à Genève avec les conclusions d'une consultation auprès de 900 organisations dans les 34 provinces du pays. Deux tiers des personnes estiment que la situation en terme de violences s'est détériorée durant les deux dernières années. «L'Afghanistan est à un point de rupture», dit-il.

Femmes et minorités

Le chômage atteint 40% et plus de la moitié des Afghans se trouvent sous le seuil de pauvreté. Avant de discuter avec les talibans, le gouvernement et la communauté internationale, attendus mardi et mercredi à Genève, doivent répondre à ces problèmes.

Une condition pour une «paix durable» même si «nous espérons une solution politique», dit M. Nader. Face au scénario d'un dialogue avec les talibans, il estime qu'il faut mettre fin aux violences, même si un accord avec les insurgés provoquerait un impact peut-être «imprévisible» entre communautés. Mais il fixe comme conditions la garantie des droits des femmes et des minorités.

Des conditions que Mme Pakzad veut obtenir à Genève. Mais le directeur de la Fondation afghane pour des élections transparentes, Naeem Ayubzada, ne se dit «pas très optimiste» si la société civile n'est pas consultée avant des pourparlers. Le scénario d'une responsabilité partagée sur la sécurité ne lui semble pas possible, surtout à court terme.

Accord prévu avec l'UE

Le retrait de troupes internationales a aussi provoqué des difficultés, dit M. Ayubzada. Il faut davantage de pression sur les Etats qui soutiennent les talibans, ajoute M. Nader. Une politique «qui n'a pas abouti» à un succès pour le moment.

Le président Ashraf Ghani et les principales personnalités du gouvernement afghan seront à Genève, de même que de nombreux ministres des Affaires étrangères. Le conseiller fédéral Ignazio Cassis ouvrira le segment ministériel mercredi.

Organisée par l'ONU et l'Afghanistan, la conférence ne doit pas rassembler des fonds même si l'UE et Kaboul vont signer mardi des accords de financement pour 474 millions d'euros. La réunion doit évaluer comment les engagements pris il y a deux ans à Bruxelles ont été appliqués. Trois milliards de dollars par an jusqu'en 2020 avaient été promis.

ats