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Près d'Albi, 5.000 arbres plantés pour reconstituer une forêt primaire comme il y a 13.000 ans

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Dans le Tarn, au Garric, des volontaires recréent actuellement une forêt préhistorique avec des espèces qui existaient à l’ère glaciaire. Un projet, baptisé Silva, pour la biodiversité qui produira 750 tonnes d’oxygène. L'idée est portée sur une plateforme de financement participatif.

Une forêt comme il y a 13 000 ans, 5 000 arbres sont déjà plantés au Garric dans le Tarn
Une forêt comme il y a 13 000 ans, 5 000 arbres sont déjà plantés au Garric dans le Tarn © Radio France - Olivier Lebrun

Le projet Silva est en train de voir le jour sur la commune du Garric dans le Tarn, au nord d'Albi. Après avoir lancé une collecte participative sur internet, ces amoureux de la nature sont entrain de planter 5.000 arbres d'une trentaine d'espèces différentes. 

Des chênes verts, des érables champêtres, aulnes, bouleaux ou arbousiers, une forêt peuplée d’arbres indigènes, c’est-à-dire présents dans la région depuis la préhistoire. L'idée est de recréer un îlot de biodiversité, un refuge pour les oiseaux et les insectes. Cette forêt sauvage produira 750 tonnes d'oxygène, soit la consommation annuelle de 3.000 habitants.

5 000 arbres et 30 espèces différentes sur 1 hectare
5 000 arbres et 30 espèces différentes sur 1 hectare © Radio France - Olivier Lebrun

Des arbres de la dernière période glaciaire

En France, le reboisement gagne du terrain, mais on n'y trouve que très peu d'espèces d'arbres. C'est pour recréer de la biodiversité que Yann Roques, archéologue et historien, rêvait de planter cette forêt primaire.

"On a planté 35 espèces différentes, des espèces qui sont présentes dans la région depuis la dernière ère glaciaire. Le noyer par exemple n’est pas une espèce indigène, il a été ramené à l’époque romaine, en 2.000 ans il n’a subi que deux réchauffements climatiques, tandis que quand ils sont présents ici depuis 13.000 ans, les arbres ont subi des dizaines de réchauffements et de refroidissements climatiques. Génétiquement, ils se sont adaptés à leur environnement."

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Ils poussent 10 fois plus rapidement

Les arbres sont plantés selon la méthode Miyawaki du nom d’un botaniste japonais. Il s’agit de planter beaucoup d’espèces différentes, trois à cinq espèces d’arbres au mètre carré. Cette forêt sera trente fois plus dense qu’une forêt classique et cent fois plus riche, comme dans les forêts primaires que l’on trouve encore en Guyane ou à la Réunion, la croissance des arbres sera dix fois plus rapide.

Cette forêt va rester telle qu’elle est à l’état sauvage, ce sera un havre de paix pour la biodiversité, pour les animaux, les oiseaux et les petits insectes qui ont tendance à disparaître 

Cette forêt primaire poussera toute seule d'ici 3 ans
Cette forêt primaire poussera toute seule d'ici 3 ans © Radio France - Olivier Lebrun
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Un îlot de biodiversité

"Elle ne sera pas une forêt d’exploitation, on ne coupera pas les arbres, on ne viendra pas s’y promener, ce sera une forêt écologique pour ses bienfaits naturels" se réjouit Yann Roques qui va tourner avec le réalisateur Alexandre Leuger un film sur cette expérience de forêt primaire.

420 donateurs ont répondu à l'appel du projet Silva sur la plateforme Leetchi qui a recueilli 13.500 € en deux mois pour créer cette forêt primaire. D'autres pourraient être plantées un peu partout en France pour favoriser la biodiversité.

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