Mineurs nombreux à subir des violences domestiques

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GenèveMineurs nombreux à subir des violences domestiques

Les moins de 18 ans représentent 40% des personnes victimes d'atteintes physiques ou psychologiques dans le cadre familial.

David Ramseyer
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David Ramseyer

Solstock

Il y a les coups et les sévices sexuels, mais aussi les menaces, l'humiliation, les insultes ou encore les négligences. L'an passé dans le canton, 2454 adolescents et enfants ont été exposés à des violences domestiques. C'est 40% du total recensé, selon un rapport publié ce mardi par l'Etat. Ce dernier indique que les chiffres concernant les mineurs sont stables depuis plusieurs années.

Âmes et corps meurtris

La moitié des jeunes pris en charge ont été témoins d'actes violents dans le cadre familial, l'autre moitié a été directement atteinte dans son intégrité. Dans le détail, 82% des victimes âgées de moins de 18 ans ont subi des agressions psychologiques, 61% des brutalités physiques, 28% des négligences (ndlr: malnutrition, hygiène, etc.) et 10% des atteintes sexuelles. «Le chiffre excède les 100% car certains jeunes sont touchés par plusieurs types de sévices en même temps», prévient Colette Fry, directrice du bureau cantonal de l'égalité et de prévention des violences domestiques. Filles et garçons figurent à part quasi égale dans ce sinistre décompte, sauf dans le cadre de violences sexuelles où la proportion de filles est de 70%.

Enfin, parmi les ados et les enfants, 8% sont auteurs de violences diverses, très majoritairement contre leurs parents ou le partenaire d'un parent. «Mais ils peuvent être eux-mêmes victimes d'actes violents au sein de leur famille».

Pas la réalité

Ces statistiques s'appuient sur les chiffres de 14 institutions genevoises, de la police et de certaines unités des HUG, notamment. «Mais ils ne reflètent pas la réalité, appuie Colette Fry. Par peur ou par honte, de nombreuses personnes n'osent solliciter de l'aide, d'autres s'adressent aussi à des structures qui ne font pas partie de notre réseau. Le nombre de victime et auteurs est donc plus élevé que les chiffres ne le disent, mais il est impossible de l'évaluer précisément.»

Ces dernières années, la prévention et la formation - au niveau médical, policier, juridique et associatif - se sont beaucoup améliorées, selon les acteurs du réseau contre les violences domestiques. Tout comme la prise en compte des dommages psychiques importants subis par les témoins de brutalités, surtout les enfants. «Désormais, nous voulons notamment nous concentrer sur la prévention auprès des adolescents qui entrent dans une vie de couple, souligne Colette Fry. Il faut les sensibiliser aux rapports harmonieux et au respect de chacun.»

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