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Des employés de Google dénoncent son projet de moteur de recherche censuré pour la Chine

Un drapeau chinois flotte devant un bâtiment au logo de Google.

Google a quitté la Chine en 2010, mais le groupe pourrait y faire son retour.

Photo : AFP/Getty Images / LIU JIN

Radio-Canada

Deux cent quinze employés de Google, dont des gestionnaires, exigent que leur employeur mette fin à Dragonfly, son projet de moteur de recherche censuré pour la Chine, dans une lettre ouverte (Nouvelle fenêtre) publiée mardi sur Medium.

Dragonfly est un projet de moteur de recherche pour appareils Android conçu par Google en collaboration avec les autorités chinoises. Ce moteur de recherche bannirait les pages en lien avec de nombreux sujets, dont la démocratie, les dissidents politiques, les droits de la personne, la liberté d’expression, etc.

« Notre objection à Dragonfly ne vise pas la Chine : nous nous opposons aux technologies qui aident les puissants à opprimer les vulnérables, où qu’ils se trouvent, écrivent ces employés. [Le déploiement de] Dragonfly en Chine constituerait un dangereux précédent à un moment politiquement volatil, compliquant de futurs refus à d’autres pays. »

Les auteurs de la lettre soulignent que la Chine multiplie les atteintes aux droits de la personne, notamment en matière de surveillance, afin de mieux contrôler la population. Ils ajoutent que la technologie de pointe joue un rôle central dans ces mesures de surveillance, puisque la loi oblige les entreprises à donner accès à leurs données à Pékin.

Censure et désinformation

« Dragonfly ouvrirait la voie à la censure et à la désinformation gouvernementale, tout en opacifiant la vérité dont dépendent la délibération populaire et la dissidence », soutiennent les signataires.

Les conséquences potentielles d’un retour de Google en Chine vont à l’encontre des valeurs que de nombreux employés croyaient embrasser en se joignant à l’entreprise américaine, affirment les auteurs.

Les employés concluent leur lettre en exigeant que Google annule le projet Dragonfly. Ils demandent également à leurs patrons de s’engager à être plus transparents envers les travailleurs à l’avenir.

Deux cent quinze personnes avaient signé la lettre au moment de publier cet article, mais les auteurs soulignent que d’autres signatures pourraient s’ajouter.

La publication de cette lettre ouverte survient alors qu’Amnistie internationale lance sa propre campagne (Nouvelle fenêtre) visant à faire reculer Google sur cette question.

Année difficile pour Google

Google a fait face à beaucoup de dissidence de la part de ses employés, cette année, en raison de plusieurs événements controversés.

Quelque 3100 travailleurs de Google ont d’abord signé une lettre interne demandant aux dirigeants d’annuler un contrat d’intelligence artificielle avec le Pentagone. Ils ont finalement eu gain de cause en juin, quand l’entreprise a annoncé qu’elle ne renouvellerait pas ce contrat.

Puis, au début du mois de novembre, des employés de Google de partout dans le monde ont manifesté contre le sexisme dans leur milieu de travail. Ils dénonçaient notamment le laxisme qui entoure, selon eux, le traitement des plaintes pour inconduite sexuelle.

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