Horaires décalés, télétravail ou coworking, covoiturage, vélo… Pendant un an, une quinzaine d’entreprises de La Défense vont déployer plusieurs de ces dispositifs pour désengorger les transports parisiens et lisser les heures de pointe, en partenariat avec La Région. Entre 35 000 et 50 000 salariés pourraient être concernés. Un enjeu à la fois de bien-être de productivité.

Chaque matin, ce sont 100 000 travailleurs qui déferlent à La Défense entre 8h30 et 9h30 en transports en commun. Conséquence : une sur-saturation du réseau, des conditions de transport dégradées et allongées, une perte de bien-être pour les salariés et à terme une baisse de la productivité pour les entreprises franciliennes.
Face à ce constat, et dans le cadre du plan anti-saturation voulu par Valérie Pécresse, présidente de la Région Île-de-France, un premier challenge mobilité va être signé ce mercredi 28 novembre pour le quartier d’affaires de Paris. D’autres seront lancés plus tard dans le sud de Paris, à Évry, et à l’embranchement Nord de la ligne 13, réputée pour être l’une des plus saturées de la capitale.
Une quinzaine d’entreprises, parmi les plus gros employeurs de la zone d’affaires, ont accepté d’y participer. C’est le cas par exemple de Total, RTE, Engie, Axa, Société générale ou EY.
5 à 10 % des salariés
Pour inciter les salariés à adopter de nouveaux modes de travail et de déplacement, les entreprises pourront s’appuyer sur la plateforme Transway qui récompense les bonnes pratiques. Ceux qui auront opté pour le vélo par exemple pourront cumuler des points qui seront ensuite convertis en chèques-cadeaux. La Région y contribue à hauteur de 15 000 euros.
Les entreprises peuvent aussi décider d’appliquer des horaires décalés d’arrivée et de départ avec un socle commun de présence réduit entre 10h et 17h. La Région Île-de-France donne l’exemple. Elle a imposé des plages obligatoires de présence entre 10h et 11h30 le matin et entre 14h30 et 16h l’après-midi. En dehors de ces créneaux, aucune réunion par exemple n’est organisée. Par ailleurs, 77 % des agents pratiquent le télétravail.
L’expérience, qui va durer un an minimum, doit permettre de toucher 5 à 10 % des salariés dans chaque entreprise. Entre 35 000 et 50 000 salariés pourraient être concernés.
Horaires décalés et télétravail
C’est le cas des 4 000 collaborateurs d’EY à La Défense. Depuis deux ans, 70 % d’entre eux pratiquent le "flexible working" (horaires flexibles ou décalés et travail à distance) au moins deux à trois jours par mois, ce qui leur permet de travailler hors bureau sans limite ni contrainte administrative.
"Dans le cadre du challenge mobilité, nous allons communiquer de nouveau sur le dispositif et inciter nos salariés à adopter ces pratiques en particulier les mardis et jeudis qui sont les journées les plus saturées sur le réseau des transports en commun", explique Audrey Deconclois, DRH au sein du cabinet de consulting et d’audit. "Nous allons aussi mener de nouvelles réflexions sur le vélo et le covoiturage qui vont probablement mûrir plus vite dans le cadre de ce partenariat avec la Région", espère-t-elle.
Outre le désengorgement des transports, cette expérience devrait aussi nettement améliorer le bien-être des salariés. Audrey Deconclois est formelle : "Le flexible working a eu un impact majeur chez EY sur l’engagement des salariés mais aussi sur leur équilibre vie privée-vie perso". Sans que cela n’impacte la productivité de l’entreprise, bien au contraire.
Concepcion Alvarez, @conce1

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