“Les forêts de mangrove ont prouvé qu’elles avaient été efficaces dans la protection des villages contre le tsunami qui a frappé la baie de Palu, sur l’île de des Célèbes [Sulawesi], le 28 septembre 2018”, rapporte le quotidien Kompas, citant une étude du Bureau national d’études et d’application des technologies (BPPT). Plus de 2 000 personnes ont péri dans l’effet conjugué du tsunami et du tremblement de terre, et 20 000 sont portées disparues. Comme l’explique Widjo Kongko, spécialiste des tsunamis :

Les maisons des villages de Kabonga et de Labuan Bajo, dans la circonscription de Donggala, n’ont pas été détruites, car elles étaient protégées par une forêt de mangrove de 50 à 70 mètres d’épaisseur. Les villages voisins dépourvus de mangrove ont été dévastés par une vague de 5 mètres de haut, alors que dans ces deux villages sa force a été réduite à 1 mètre grâce à cette barrière verte.”

Un phénomène déjà observé en 2005 sur l’île de Nias, au large de Sumatra, où la mangrove avait “cassé” une vague de six mètres de haut devant village de Lahewa. À Palu, la forêt de mangrove ne s’étend hélas que sur près de 3 kilomètres le long de la côte.

“La construction de digues dans la baie de Palu est actuellement en discussion sur les recommandations d’une équipe de l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA). Mais, sur la base de nos nouvelles données, nous recommandons plutôt la plantation de mangroves comme barrière naturelle”, a confié Widjo Kongko à Kompas. Selon Abdul Muhari, spécialiste des tsunamis au ministère de la Mer et de la Pêche, “non seulement les digues sont coûteuses, mais il faut les entretenir. Elles ont une durée moyenne de vie de 30 à 50 ans, alors que la récurrence des tsunamis dans la baie de Palu est d’environ 30 ans.”

Kompas espère que le gouvernement optera lui aussi pour la mangrove comme barrière naturelle, car elle constitue une excellente protection pour l’homme tout en étant indispensable à l’écosystème des littoraux.