Le député des Landes était invité par une association d’étudiants à Sciences Po Rennes mais plusieurs organisations s’opposaient à la venue de l’élu, accusé d’agression sexuelle et de harcèlement.
Il ne viendra pas. Le 6 décembre, Jean Lassalle, député des Landes et ancien candidat à la présidentielle, était invité à participer à une conférence à Sciences Po Rennes organisée par Ysegoria, une association d’étudiants. Mais celle-ci a préféré annuler l’événement face à l’opposition du Comité d’Action Antisexiste (CAAS) et du syndicat Solidaire etudiant.e.s. L’année dernière, en pleine affaire Weinstein, Jean Lassalle a été accusé par une femme de lui avoir mis une main aux fesses et par plusieurs autres de comportements déplacés.
« Jean Lassalle a été accusé d’agressions sexuelles à plusieurs reprises, et a reconnu certains faits », écrit le syndicat dans un communiqué, publié mercredi. « Ce n’est donc pas un simple personnage politique, il s’agit également d’un agresseur. Solidaires étudiant.e.s refuse formellement la prise de parole publique d’un agresseur dans un cadre universitaire, comme dans l’ensemble de la sphère publique ».
Mais ce serait surtout face aux risques d’actions militantes que l’association Ysegoria a préféré ne pas faire venir Jean Lassalle. « Face à sa venue à l’IEP de Lyon, des militant.e.s Antisexistes ont bordélisé (sic) sa conférence pour empêcher sa tenue : ça a marché ! On a ouï dire qu’il comptait venir à l’IEP (de Rennes) début décembre… », prévenait le CAAS dans un message posté sur les réseaux sociaux.
« Ysegoria a interprété cette publication Facebook comme une forme de menace de perturbation (…)», expliquent les étudiants dans un communiqué. « Face au risque de bordélisation (sic), l’association a fait le choix de ne pas tenir la conférence afin de ne pas troubler la vie du cloître et d’éviter à Monsieur Lassalle un déplacement inutile ».
Le député des Landes, qui n’a pas fait l’objet d’une plainte malgré des accusations dans les médias, avait entamé une tournée des IEP. Lille, Lyon, Bordeaux, Rennes… Tous ces rendez-vous ont finalement été annulés face à l’opposition de militants antisexistes.
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