ENQUÊTE Lactalis : la tour n°2 était également contaminée

Selon la Direction générale de la Santé, les produits fabriqués par la tour n°2 de l'usine Lactalis de Craon étaient également contaminés par deux types de salmonelles. La direction avait assuré que la contamination était limitée à la seule tour n°1.
AFP - 29 nov. 2018 à 19:28 | mis à jour le 29 nov. 2018 à 21:09 - Temps de lecture :
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Photo d'illustration AFP
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C'est un nouvel "élément majeur" dans l'affaire Lactalis, assure le président de l’association des familles victimes du lait contaminé (AFVLCS), Quentin Guillemain.

Selon des rapports de réunions hebdomadaires de sécurité sanitaire organisées sous l’égide de la Direction générale de la Santé (DGS), deux types de salmonelles ont été retrouvés dans des produits fabriqués par la tour n°2 de l’usine Lactalis de Craon (Mayenne) lors d’autocontrôles réalisés par le groupe peu avant le début de l’affaire du lait contaminé.

Le groupe Lactalis a étendu, le 20 décembre 2017 son retrait-rappel "à l’ensemble des produits fabriqués sur le site de Craon depuis le 15 février 2017 à la suite de la mise en évidence de Salmonella mbandaka et Salmonella agona dans des produits fabriqués par la tour n°2 lors d’autocontrôles environnementaux en novembre", révèlent les documents.

La tour a repris sa production

Selon le président de l'AFVLCS, "Lactalis a toujours assuré que le phénomène de contamination était limité à la tour n°1" de l’usine, qui a été depuis définitivement fermée.

Or, la tour n°2 a elle repris sa production en juillet. C'est d'ailleurs, "sur l’absence de contamination dans la tour n°2 que le groupe s’appuie pour justifier la réouverture de l’usine de Craon", a ajouté Guillemain.

L'association y voit là une preuve de "l'enfumage permanent et l'irresponsabilité du groupe Lactalis, toujours en quête de ne pas perdre ce marché extrêmement rentable de l'alimentation infantile".

Le directeur de la communication du producteur de lait infantile, Michel Nalet, a indiqué qu’il ne connaissait pas ce document et n’était pas en capacité de répondre dans l’immédiat. Le 8 novembre, il avait indiqué en avoir "eu quelques unes (des salmonelles, ndlr) dans les produits" mais que celles-ci avaient été "détectées avant la mise en boîte".