En une du quotidien The National, la silhouette de Theresa May et ces lignes : “Voici où nous aurions dû traiter la venue de Theresa May en Écosse. Nous n’avons pas eu l’autorisation d’assister à sa conférence de presse en compagnie des autres journaux. Nous avons décidé de ne pas couvrir sa visite.” Plus bas, en grand et en gras : “Insérer titre ici”, comme si la maquette du journal était restée vierge. Sur les pages 6 et 7 du numéro de jeudi 29 novembre, rebelote : du vide.

“May a empêché les journalistes de The National de lui poser des questions lors de sa brève visite de l’entreprise de production de cuir Bridge of Weir Leather Company. Ce n’est pas la première fois. La décision a été prise de ne pas publier ce que la Première ministre a à dire si elle ne souhaite pas nous parler”, justifie le journal, proche des nationalistes écossais. Cette visite en Écosse constitue la deuxième étape de la Première ministre – après le pays de Galles – dans sa tournée express du Royaume-Uni. L’objectif : défendre son accord sur le Brexit avant de le soumettre au vote de parlementaires particulièrement hostiles, le 11 décembre. Sans leur aval, le texte deviendrait caduc, ce qui précipiterait certainement la chute de Theresa May et ouvrirait une nouvelle période d’incertitude, à quelques semaines du 29 mars 2019, date du divorce officiel entre Londres et Bruxelles.