INFO JDD. Ce que révèle la liste des donateurs de Macron
La liste des dons reçus par Emmanuel Macron et En Marche pendant la présidentielle, que le JDD a consulté, confirme l'absence d'ancrage populaire du mouvement.
Avant son élection, Emmanuel Macron avait proclamé : "J'ai créé un mouvement sans aucune subvention publique. Chez moi, on ne vit pas du contribuable!" Aussi, pour financer son raid audacieux sur l'Élysée, son mouvement s'était-il lancé, à la manière d'une start-up, dans une course aux fonds privés, mobilisant ses réseaux dans la nouvelle économie et dans la haute finance. Un an et demi plus tard, la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) a achevé l'examen des 74.702 dons récoltés dans ce cadre entre mars 2016 (date de la création officielle d'En marche) et l'élection du 7 mai 2017. Cet inventaire dessine une carte des réseaux macronistes de la première heure aux disparités significatives, qui ne dissipe pas – c'est peu dire – l'impression d'un président choisi par la "France d'en haut".
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En effet, si des milliers de dons modiques (moins de 50 euros) ont été récoltés, notamment via des paiements en ligne, le montant total qu'ils ont constitué (1,7 million) apparaît marginal au regard des sommes versées par quelques centaines de mécènes fortunés. La masse des soutiens financiers au mouvement se concentre sur Paris et sa proche banlieue (56 % des dons) et quelques capitales étrangères (14 %).
1,8 million viennent d'expatriés
Sur les 14 millions d'euros récoltés en seulement quatorze mois (une performance inédite en France), 1,8 million viennent d'expatriés, dont près de la moitié (800.000 euros) résident en Grande-Bretagne, où les équipes d'En marche ont concentré leurs efforts auprès de la City. De fait, la finance londonienne a fourni plus d'argent que les contributions des neuf plus grandes villes de province réunies. De même, 18 dons en provenance du Liban ont pesé davantage que les sommes versées par les Toulousains et les Rennais rassemblés, pourtant a priori plus concernés par les enjeux de l'élection que les habitants de Beyrouth.
D'où sont venus les principaux dons reçus par En marche avant l'élection présidentielle (entre le 17 mars 2016 et le 7 mai 2017)
(JDD)La loi fixe un plafond de 7.500 euros par an pour chaque donateur à un parti politique. Avant même que Macron ne quitte Bercy pour se lancer dans la campagne, en 2016, les dons atteignant ce plafond affluaient. En marche en a engrangé plus de 300 durant la seule année 2016, et à nouveau 359 en 2017 – on peut supposer que, pour partie au moins, les mêmes donateurs ont contribué une deuxième fois. Ainsi, quatre dons de 7.500 euros ont pour origine la petite commune iséroise du Sappey-en-Chartreuse (1.119 habitants), station de ski huppée où la bourgeoisie grenobloise a ses habitudes. Quant aux dons effectués au profit de la campagne du candidat, plafonnés eux à 4.600 euros par personne, Emmanuel Macron en a enregistré 235, et tous atteignaient le plafond.
Peu d'ouvriers et d'employés
"Cela illustre les défis auxquels est confronté le parti aujourd'hui", remarque le politologue Bruno Cautrès, chercheur au Cevipof et coauteur d'une enquête de grande ampleur sur les adhérents de La République en marche publiée en octobre par la fondation Terra Nova. Les soutiens populaires, et venus de l'ensemble du territoire, que le mouvement s'était promis de recueillir ne se sont jamais concrétisés, au moins en termes financiers sinon en termes politiques.
"Une adhésion gratuite au mouvement ne règle pas le problème de fond", explique encore le politologue. Aujourd'hui, à peine un quart des 400.000 adhérents revendiqués par le parti du chef de l'Etat sont considérés comme réellement actifs, et les rangs de LREM sont constitués à 80% de diplômés, à 60% de cadres et seulement à 8% d'ouvriers et d'employés, pourtant bien plus nombreux dans la population.
Don suspect : LREM rembourse
Les policiers de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales sont sur la piste des donateurs d'une somme de 144.153 euros à La République en marche (LREM), lors de la campagne présidentielle en 2017. Une enquête préliminaire a été ouverte le 20 novembre par le parquet de Paris à la suite d'un signalement de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques, qui n'avait pas réussi à identifier une partie des mécènes. Dans un courriel adressé le 22 novembre à ses adhérents, LREM explique que plus de la moitié de la somme a déjà été remboursée aux donateurs qui ont pu être retrouvés. Le restant devrait être versé à une fondation. Cela ne met toutefois pas fin aux investigations despoliciers, qui cherchent à savoir si les lois sur les financements des partis ont été respectées. P.C.
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