Des migrants font la queue pour une distribution de nourriture dans la "Jungle" de Calais, dans le nord de la France, le 29 octobre 2015

Des migrants font la queue pour une distribution de nourriture dans la "Jungle" de Calais, dans le nord de la France, le 29 octobre 2015

afp.com/PHILIPPE HUGUEN

La méfiance de l'opinion publique vis-à-vis de l'immigration continue de croître. Selon un sondage réalisé par l'Ifop pour Le Journal du dimanche, plus d'un Français sur deux (52%) estime que la France accueille "trop d'étrangers". À ceux-là s'ajoutent les Français, plus d'un quart (27%), d'après qui le pays en accueille "suffisamment". Cela aboutit à un total de 79% qui, a minima, ne souhaite pas voir la France augmenter son volume d'accueil d'étrangers.

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Un débat impossible

La tendance est donc sans ambiguïté. Plus globalement, près des deux tiers de la population (64%) estiment que "notre pays compte déjà beaucoup d'étrangers et accueillir des immigrés supplémentaires n'est pas souhaitable". Ils sont par ailleurs 71% à craindre que la main-d'oeuvre immigrée ne contribue à "tirer les salaires vers le bas" et 60% à juger que l'écart entre les "valeurs" françaises et celles des populations étrangères ne provoque "des problèmes de cohabitation".

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Au-delà de leur opinion sur le sujet, une écrasante majorité de Français (84%) estiment qu'il n'est pas possible d'en discuter sereinement. Ils sont pourtant près des trois quarts, d'après l'Ifop, à considérer que l'immigration coûte plus à la France qu'elle ne lui rapporte. 64% des interrogés jugent négatif l'impact de ce phénomène sur les finances publiques.

Clivage droite-gauche

Les attentats djihadistes, ou en tout cas perpétrés au nom de l'islam, qui se sont multipliés durant cette décennie ne sont pas pour rien dans ce durcissement. Deux tiers des Français considèrent que l'immigration engendre de l'insécurité et 53% estiment qu'elle maximise le risque terroriste.

Deux observations sont également apportées par l'étude. D'abord, que sur ce thème, le clivage droite-gauche demeure vivace, et ensuite que sur le terrain des mesures, l'opinion est moins maximaliste qu'elle ne pouvait l'être récemment. La suppression du droit du sol réunit 52% des sondés, contre 56% en décembre 2017, et le refus du regroupement familial n'obtient plus qu'une courte majorité (52%, contre 60% en 2016 et 57% l'an dernier).

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