Deux patrons au grand cœur. Alors que la grogne des "gilets jaunes" continue de prendre de l'ampleur dans toute la France, La Croix révèle ce lundi 3 décembre que Denis Duverne, président du conseil d’administration d’Axa, et Serge Weinberg, son homologue chez Sanofi, ont appelé "les Français dont la situation est confortable" à donner au moins 10% de leurs revenus ou de leur patrimoine à des associations de leur choix. Une initiative qui avait été programmée de longue date, mais qui tombe à pic alors que les tensions sociales sont à leur paroxysme dans l'Hexagone.

Le patron d'Axa assure qu'"il fallait un giving pledge à la française". Une référence à l'appel à la générosité qui avait été réalisé en 2010 par les milliardaires Warren Buffett et Bill Gates. Ils souhaitaient encourager leurs homologues à distribuer 50 % de leur fortune. Denis Duverne précise à La Croix que les Français ne pouvaient pas aller jusque-là puisque le système fiscal est plus redistributif qu'aux États-Unis et les règles d'héritage plus contraignantes. Les deux patrons ont donc fixé un taux de dons de 10% des revenus ou de leur patrimoine.

La suite sous cette publicité
Publicité
La suite sous cette publicité
Publicité

>> À lire aussi : Dons associatifs en baisse : la faute aux réformes fiscales ?

Avec cette initiative sociale, les deux dirigeants visent les millionnaires qu'ils comptent dans leur réseau de contacts. Un appel qui a déjà été entendu puisqu'une quarantaine de personnalités se sont déjà engagées à reverser 10% de leurs revenus à des associations selon La Croix. À l'exception d'artistes tels que Line Renaud, Muriel Robin ou Marc Lévy, il s'agit de personnalités issues de la sphère économique. Malgré ce début prometteur, les deux PDG à l'origine de cet appel reconnaissent avoir essuyé beaucoup de refus.

Un objectif de 400 personnalités d'ici fin 2019

Les riches dirigeants évoquent le plus souvent "le fait qu’ils payent déjà de forts impôts" ou leur volonté de ne "pas s'engager publiquement" selon Serge Weinberg. Le dirigeant de Sanofi se veut malgré tout optimiste et espère "montrer que les temps ont changé et qu’il faut être capable de parler publiquement de ces sujets". Objectif ? "Désinhiber" ces Français dont "la situation est confortable" afin de fédérer au moins 400 personnalités à l'horizon de la fin 2019.