Gilets jaunes à Paris : 3 jours de travail et 461 agents pour nettoyer 900 m3 de déchets

Samedi prochain, ils seront en alerte. Les agents du service propreté de la Ville sont mobilisés sur les manifestations des Gilets jaunes.

 Dès la nuit de samedi à dimanche les équipes de la propreté sont entrées en action. Il a fallu trois jours pour nettoyer les lieux des émeutes.
Dès la nuit de samedi à dimanche les équipes de la propreté sont entrées en action. Il a fallu trois jours pour nettoyer les lieux des émeutes. DR

    On ne parle pas souvent d'eux et pourtant, depuis trois semaines ils sont sur le pont chaque nuit qui suit les manifestations des Gilets jaunes. Eux, ce sont les agents de la propreté de la Ville de Paris. Samedi dernier, à l'issue des émeutes, des barricades et actes de vandalisme de casseurs, ils étaient à pied d'œuvre dès 22 heures pour une nuit complète de travail. D'autres ont pris la relève dimanche et lundi pour gommer les stigmates d'une journée de guérilla civile autour de l'Etoile mais aussi près des Tuileries ou du côté de la gare Saint-Lazare.

    30 bennes ont été remplies

    Au global, sur l'ensemble du week-end dernier ce sont 461 agents qui ont été mobilisés (391 de la propreté et 70 conducteurs) venus des quatre arrondissements centraux mais aussi des VIIIe, IXe, XVIe et XVIIe arrondissements. Rendre à Paris un aspect propre a nécessité l'intervention de quelque 108 engins dont 70 de propreté et 38 utilitaires pour soulever les gravats, ramasser les déchets et les restes des voitures brûlées ou du mobilier urbain cassé. Au total ce sont 30 bennes, pour un volume de… 900 m3, qui ont été remplies en quelques jours. Le XVIe arrondissement a même eu besoin de renforts supplémentaires, venus du XVIIIe, pour achever la mission de nettoyage tant les dégâts sur la voie publique étaient importants. Ce sont ces mêmes équipes de la Ville, qui dès dimanche, ont entrepris de nettoyer l'Arc de Triomphe de leurs tags contestataires.

    Avenue Kléber dimanche après-midi

    LP/N.M.

    « Franchement, ça fait 9 ans que je suis à l'Atelier spécialisé du XVIIIe et c'est la première fois que l'on me rappelle un samedi pour venir dès le dimanche travailler sur un jour de repos », attaque Belkacem Maza. Lui et ses collègues ont effectivement dû prêter main-forte aux hommes de la fonctionnelle. « C'est la première fois que je vois que ce service est débordé, précise encore l'agent de la Ville. Ils avaient absolument besoin de renfort. D'ailleurs autour de moi, personne ne se souvient d'une telle quantité de travail. D'habitude, on passe directement avec une manifestation et tout est propre. Là, il a quand même fallu trois jours pour tout nettoyer! » Ainsi, dimanche il a pris le relais avenue de la Grande armée. L'une des plus touchées par les dégradations des casseurs, avec l' avenue Kléber, ce samedi 1 er décembre. « Moi, j'étais avec mon aspiratrice pour aider à ramasser tous les déchets qui traînaient encore comme le verre des abribus qui ont été cassés et tout le vrac que nous pouvions trouver au sol. C'était impressionnant. »

    Belkacem Maza doit être de nouveau de repos ce week-end. Reste à savoir désormais s'il sera ou non rappelé en urgence dès samedi. C'est la physionomie des manifestants qui en décidera pour lui et les autres agents parisiens.