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Ces mots que vous dites mais qui n'existent pas

Convaincant, émergent, fatigant, extravagant... Ces adjectifs verbaux existent tous. Attention, cependant, à ne pas en inventer! 178840211/leszekglasner - stock.adobe.com

«Confusant», «candidater»... Nous utilisons ces termes au quotidien alors qu'ils ne figurent pas dans les colonnes de (tous) nos dictionnaires. Barbarismes, anglicismes... Le Figaro revient sur ces mots fantômes.

La langue française évolue, se transforme, accueille de nouveaux mots et en oublie d'autres. Certains néologismes trouvent leur place dans les nouvelles éditions des dictionnaires, d'autres termes se voient précédés d'un «vieilli».

Et puis, il y a ces mots fantômes qui flottent dans nos discussions quotidiennes. Nous savons les définir, nous les entendons et les acceptons. Et pourtant, ils n'existent pas. Le verbe «prioritiser» par exemple. Préférons «donner la priorité». De même, la «génance» est à bannir. Utilisons la formule «un moment gênant». Florilège.

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● Candidater

Emprunté du latin candidatus, lui-même dérivé de candidus (candide), un «candidat» désignait sous la Rome Antique, «le postulant aux fonctions publiques à Rome, revêtu de la toga candida (toge blanche), pour solliciter les suffrages». Il finit par caractériser «celui qui aspire à quelque chose», peut-on lire sur Le Trésor de la langue française. Seulement, le verbe «candidater», lui, ne figure pas dans les colonnes de nos dictionnaires. Ainsi, on ne peut que «se porter candidat» ou «postuler».

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● Monétiser

Nous comprenons généralement ce verbe au sens de rendre son site ou son blog rentables. À tort. La définition stricte de «monétiser», du latin moneta «monnaie», est la suivante: transformer en monnaie, au sens matériel, c'est-à-dire «en espèces sonnantes et trébuchantes», notent Olivier Talon et Gilles Vervisch dans Le Dico des mots qui n'existent (toujours) pas, (Omnibus).

«La monétisation est une opération qui ne peut être effectuée que par une banque nationale ou gouvernementale qui a le pouvoir de ‘‘frapper monnaie''». Comme la Banque de France. Plus largement, nous utilisons «monétiser» pour caractériser le fait de «gagner de l'argent». Le verbe devient alors une sorte d'anglicisme traduisant l'expression to make money. Pour l'éviter, osons donc le très chic «lucrativer».

● Inarrêtable

Nous tirons ce barbarisme des journaux sportifs, selon Olivier Talon et Gilles Vervisch. «Toulon est inarrêtable» (Var Matin), «Inarrêtable Serena Williams» (Eurosport). L'adjectif sert à décrire celui qui «enchaîne les victoires, accumule les points et se dirige tout droit vers un titre de champion». Par extension, il a fini par désigner «ce qu'on ne peut pas arrêter». Seulement voilà, il n'existe pas. Préférons les mots «imbattable», «invincible» ou encore «invulnérable». Mais de grâce, évitons l'anglicisme «unstoppable».

● Facilitateur

Si ce mot était reconnu, il désignerait celui qui est chargé de faciliter le déroulement d'un événement, d'un processus. Mais il n'y a que le mot «facile», du latin facilis qui existe, précise Le Trésor de la langue française. Il est également possible d'avoir recours au verbe «faciliter» qui signifie «rendre facile ou plus facile». Alors, pour éviter de faire l'erreur, utilisons plutôt le terme «intermédiaire».

● Confusant

Issu du mot anglais «confusing», nous utilisons ce terme pour désigner un sentiment de trouble. Préférons donc «confus», «déroutant», «peu clair». «Confusant» fait partie de cette liste d'anglicismes à bannir: impactant, concernant, confusionnant...

Ces mots que vous dites mais qui n'existent pas

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42 commentaires
  • Branislav Milic

    le

    Vu et entendu de plus en plus récemment: “Ils ont délivrés” ou “On a délivré”, qui vient de l'anglais “to deliver” à savoir fournir. “A mailman delivers the mail : un facteur distribue le courrier”. Mais aux États-Unis, “to deliver” a pris la notion de travail bien fait, comme le fait un facteur. Et certains Français utilisent “deliver”: pour dire “on a bien bossé”, “on a assuré grave les mecs”,… Je m'amuse à leur demander: “Vous avez libéré quelqu'un?”

  • Patrick Jammet 1

    le

    Déjà en 1872 chez Littré et en 1885 chez Larousse, anti- était systématiquement soudé aux noms communs dont il est préfixe. La règle communément admise depuis au moins le XXe siècle est que les mots commençant par anti- ne prennent pas de trait d’union[1][2][3] sauf dans les cas suivants : Anti-âge, anti-g... ! La les journalistes sont pas très bons !

  • fileas fogue

    le

    On trouve aussi souvent digital au lieu de numérique en français

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