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Climat : les jeunes australiens en pleine rébellion contre le gouvernement

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Dans tout le pays, écoliers, collégiens et lycéens se sont mobilisés durant le mois de novembre pour alerter leurs dirigeants sur l'urgence climatique.
par Aurore Coulaud
publié le 5 décembre 2018 à 6h34

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Les jeunes australiens se rebiffent. Alors que la COP24 a débuté ce lundi, des milliers d'écoliers, de collégiens et de lycéens parfois accompagnés de leurs parents et même de leurs professeurs ont battu le pavé à travers tout le pays vendredi dernier pour dénoncer l'inaction du gouvernement fédéral et réclamer des mesures d'urgence face au réchauffement climatique, rapporte The Guardian. Plus tôt cette même semaine, d'autres manifestations se sont déroulées, mercredi, dans la capitale Canberra, et jeudi, à Hobart, en Tasmanie.

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Inspirée par la toute jeune militante suédoise écolo Greta Thunberg, rappelle le quotidien britannique, la «Strike 4 Climate Action» aurait réuni en tout et pour tout environ 15 000 personnes en Australie, selon l'organisation citée par CNN, qui pour certaines arboraient des pancartes «Les océans montent et nous aussi !», «Nous méritons un avenir» ou encore «Nous serons moins activistes quand vous serez moins merdiques».

Une motion de soutien du Sénat

Un probable gimmick au Premier ministre conservateur Scott Morrison qui, dans la perspective des mobilisations étudiantes, avait déclaré lundi 26 novembre face au Parlement : «Ce que nous voulons, c'est plus d'apprentissage dans les écoles et moins d'activisme dans les écoles.» Dans son sillage, le ministre chargé des Ressources Matt Canavan, avait quant à lui affirmé vendredi sur l'antenne de la radio 2GB, en toute bienveillance climatique, qu'il était préférable que les enfants «aillent à l'école pour apprendre à construire des mines, à faire de la géologie et à forer du pétrole et du gaz.» Mais ça, c'était après que le Sénat approuve une motion de soutien aux étudiants mobilisés.

Vent debout, l'une des têtes de la grosse manifestation a tenu à rappeler auprès de l'agence de presse Reuters : «C'est notre première grève, notre tout premier mouvement… Nous continuerons à mener des campagnes jusqu'à ce que quelque chose soit fait.»

Pour rappel, l'Australie est un des pays qui génère le plus de gaz à effet de serre (GES) par habitant en raison de sa grande dépendance au charbon. En août dernier, Scott Morrison avait renoncé à inscrire dans la loi les objectifs de réduction des émissions de GES, projet qui avait valu à son prédécesseur d'être éjecté du gouvernement. Sans surprise, l'Australie ne devrait pas remplir ses engagements pris au moment de la conférence internationale de Paris en 2015, à l'image de l'Union Européenne, du Canada et des Etats-Unis, selon le récent rapport annuel du Programme environnement de l'ONU (PNUE).

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