Par SudOuest.fr avec AFP
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Les associations dénoncent une pratique policière "toujours plus répressive" et une "multiplication des abus" à l'encontre des migrants.

Quatre associations d'aide aux migrants ont recensé, entre novembre 2017 et novembre 2018 , "244 actes de violence policière " à l'encontre des migrants présents à Calais (Pas-de-Calais) et dans les environs, selon un nouveau rapport publié mercredi.

"Au cours de cette année, les observations et témoignages ont montré une pratique policière toujours plus répressive " et "une multiplication des abus à l'encontre" des migrants, "harcelés jusque dans leurs abris de fortune", peut-on lire dans ce "rapport sur les violences à Calais" recensant les "pratiques abusives et illégales des forces de l'ordre" observées sur un an.

"Abus de pouvoir" et gaz lacrymogènes

Ce rapport a été effectué sur la base d'un "recensement des témoignages" recueillis - "en anglais" et "parfois de seconde main"- par les associations L'Auberge des migrants, Refugee Info Bus, La Cabane juridique et Utopia 56.

Les associations avancent le chiffre de "244 actes de violence policière" entre novembre 2017 et novembre 2018, dont " 153" impliquant l'utilisation de gaz lacrymogènes , "le plus souvent sans avertissement" ni "provocation" de la part des migrants.

Le rapport pointe aussi, sur la même période, "389 cas d'abus de pouvoir des forces de l'ordre, dont 52 accompagnés de violence" et "393 opérations d'expulsion". Ces expulsions, "hebdomadaires en novembre 2017" avant de devenir "quotidiennes depuis août 2018", "ont souvent été accompagnées de dégradations, confiscations et destructions des effets personnels ".

Le syndicat Alliance met en doute ces chiffres

"Cette politique de répression de plus en plus assumée questionne le vrai rôle des forces de l'ordre dans la société française aujourd'hui quand elles agissent au mépris de la loi et des droits et continuent de recevoir le soutien des autorités", ajoutent les associations.

"Non, à Calais l'usage de la force n'est ni proportionné, ni nécessaire, le maintien de l'ordre est devenu le prétexte pour justifier toutes les pratiques abusives. Pire, les pratiques violentes se banalisent. En octobre et novembre 2018, le nombre rapporté d'actes violents commis par les policiers a augmenté par rapport au début d'année", affirme encore le rapport.

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La Préfecture du Pas-de-Calais n'a pas réagi dans l'immédiat. Bruno Noël, secrétaire régional du syndicat de policiers Alliance, s'est lui dit "très sceptique quant aux chiffres" du rapport. "S'il y a violence, il y a, dans tous les cas, une enquête de l'IGPN. Mais ce n'est pas le cas et nous n'avons pas de retour de leur part (...) Tout est filmé et il y a une hypersurveillance de la part de la hiérarchie", a-t-il déclaré.