Angelina Briand est accompagnante parentale et consultante en relation adulte-enfant. Elle a fondé l’association Grandir avec toi, qui répond aux questions des parents s’interrogeant sur la meilleure éducation à offrir à leurs enfants. Alors que le Parlement se saisit de nouveau de la question de la fessée, elle explique pourquoi les châtiments corporels n’ont aucune valeur éducative.
Ce sont des méthodes qui n’ont aucune valeur éducative. Elles ne permettent pas à l’enfant de se remettre en question : on le frappe et on passe à autre chose. Il va développer des stratégies de contournement plutôt que d’apprendre à assumer ses actes. Avec des conséquences sur sa capacité à devenir un adulte responsable qui prend des initiatives et gère ses émotions. Les neurosciences ont démontré que toute forme de violence, même verbale, a un impact sur le développement du cerveau. Elle déclenche chez l’enfant de la peur, du stress et une baisse de l’estime de soi qui l’empêchent d’entendre et d’apprendre.
Il faut mettre l’encouragement au centre de son projet éducatif. Valoriser l’enfant, appuyer sur ce qu’il fait bien plutôt que sur ce qu’il fait mal. Même sur de petites choses insignifiantes du quotidien, quand il partage un jouet ou aide à mettre la table. Anticiper et prévenir : ne pas hésiter à lui rappeler nos attentes (« On prend le bain et, juste après, on mange, tu n’auras pas le temps de jouer »). Lui montrer que l’on est un adulte fiable, capable d’écouter ses sentiments sans pour autant cautionner son comportement.
Cela peut arriver à tout le monde de s’emporter. On peut rapidement récupérer la situation en retournant vers l’enfant, en s’excusant et en lui expliquant pourquoi on a réagi de la sorte. Ce n’est pas une loi qui va changer les mentalités et des siècles d’éducation. Mais, aujourd’hui, ce n’est pas banal de donner une claque à son enfant. Il faut être cohérent : on ne peut pas demander à des enfants (qui apprennent beaucoup par mimétisme) de ne pas crier en leur hurlant dessus ou de ne pas frapper en les châtiant. Les parents doivent prendre conscience que c’est nocif, sans culpabiliser, en parler et demander de l’aide s’ils se sentent démunis. Un parent qui ne supporte pas les pleurs de ses enfants est souvent un enfant qui n’a pas reçu suffisamment d’écoute de la part de ses parents.