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Mobilisation des lycéens et des étudiants : plus de 700 lycéens interpellés jeudi en France

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  • France Bleu

Des lycéens ont bloqué de nouveau environ 300 établissements ce jeudi et ont manifesté dans la rue pour protester contre la réforme du bac et contre Parcoursup. Des universités ont été perturbées. Des incidents ont eu lieu dans plusieurs villes de France et plus de 700 lycéens ont été interpellés.

Des lycéens manifestent à Marseille encadrés par des forces de l'ordre ce jeudi
Des lycéens manifestent à Marseille encadrés par des forces de l'ordre ce jeudi © AFP - GERARD JULIEN

Cinquième jour de mobilisation des lycéens. Les cours ont été perturbés dans près de 300 lycées (dont 80 bloqués) sur les 4.000 qui existent en France, ce jeudi. Des chiffres fournis par le ministère de l'Éducation nationale, qui confirme le renforcement du mouvement. À titre de comparaison, 188 lycées étaient touchés lundi dernier.

Les élèves appellent à l'abandon des réformes du lycée, du bac, de la voie professionnelle et de la loi ORE, introduite l'an dernier pour l'entrée à l'université et instituant la controversée plateforme Parcoursup.

Les étudiants protestent, eux, contre l'augmentation des frais d'inscription à la faculté pour les jeunes étrangers. 

Des milliers de lycéens dans la rue, plus de 700 interpellés et des policiers blessés

Alors que trois lycéens ont été blessés par des tirs de flash-ball mardi, la situation s'est tendue ce jeudi dans certaines villes. Plusieurs policiers ont été blessés comme à Toulouse et à Beauvais. Plus de 700 lycéens ont été interpellés dans le pays selon le ministère de l'Intérieur.

Un mouvement dénoncé comme d'une "extrême violence" par le ministre de l'Education nationale, qui craint une convergence avec le mouvement "des gilets jaunes" qui ont annoncé une nouvelle mobilisation nationale samedi et qui poursuivent leurs actions pour le 20e jour consécutif.

A Saint-Etienne, la situation était incontrôlable, rapporte France Bleu Saint-Etienne Loire. Feux de poubelles, abris bus cassés, bagarre. Les différents rassemblements dans la ville dégénèrent. 500 élèves sont réunis à Fourneyron. 400 lycéens se sont rassemblés devant le lycée Etienne Mimard. Un feu bloque la rue Etienne Mimard. Les forces de l'ordre sont sur place. 

Dans la Grand Rue, les tramways sont à l'arrêt à cause des manifestations des lycéens dans le centre-ville. 

Ce jeudi matin, une centaine de lycéens de Benoît Charvet bloquent l'accès de la rue de la Harpe. Les lycéens ont renversé des poubelles et des barrières sur la route pour empêcher les voitures de passer. Les policiers sont intervenus pour rétablir la circulation. 

En Ile-de-France, 122 personnes ont été interpellées jeudi devant un lycée de Mantes-la-Jolie après des heurts et dégradations dans cette commune des Yvelines, a indiqué à l'AFP le commissaire de la ville. Ces arrestations ont eu lieu après de nouveaux incidents à proximité du lycée Saint-Exupéry, où deux voitures ont été incendiées jeudi et où des heurts ont éclaté avec la police.

A Garges-lès-Gonesse (Val-d'Oise), 100 élèves du lycée Simone de Beauvoir bloquent l'établissement en soutien à Issam, leur camarade blessé à la bouche, ce mercredi par un tir de flash-ball, rapporte France Bleu Paris. 

A Les tensions étaient également fortes à Mantes-la-Jolie (Yvelines) où au moins deux voitures ont été incendiées, devant le lycée Saint-Exupéry et près de la patinoire, et où des heurts ont éclaté avec la police, a constaté une journaliste de l'AFP.

En Seine-Saint-Denis, 37 lycées et deux collèges étaient bloqués et neufs jeunes soupçonnés de violences ont été interpellés, a-t-on appris de source policière. En milieu de matinée, la situation était notamment très tendue à la Courneuve, devant le lycée Denis-Papin, une trentaine de jeunes cagoulés ont jeté des cocktails Molotov et des bouteilles en verre et incendié une voiture, selon la police. 

Devant le lycée Aristide-Briand au Blanc-Mesnil, ce sont des poubelles qui ont été brûlées par des jeunes qui ont ensuite "pris à partie" les pompiers. Devant le lycée René-Cassin, au Raincy, des projectiles ont été lancés sur les forces de l'ordre. 

A Cachan, dans le Val-de-Marne, environ 150 jeunes étaient rassemblés devant le lycée polyvalent, où une voiture avait été brûlée mardi. Cinq jeunes ont été interpellés.

A Grenoble, quatre personnes ont été interpellées, dont trois mineurs, après des affrontements entre forces de l'ordre et manifestants. Au total, 11 interpellations ont eu lieu en Isère.

A Marseille, 3.000 lycéens, selon la préfecture de police, sont partis de la faculté Saint-Charles à 11H00, vers le Vieux Port avant de revenir à leur point de départ, encadrés par plusieurs enseignants CGT, SUD-Solidaires et SNES. Survolés par un hélicoptère, les manifestants étaient sous la surveillance étroite des forces de l'ordre, avec une quarantaine de véhicules de police sur le Vieux-Port.

Un peu plus tôt dans la journée, les CRS ont tenté de repoussé les manifestants avec des gaz lacrymogènes. En réponse, des pierres ont été jetées sur les policiers. Certains élèves ont également allumé des feux de poubelle.

Dans le Nord, environ 150 élèves ont bloqué à Lille le lycée Fénelon. Les cours étaient assurés pour ceux qui le souhaitent, selon France Bleu Nord. Des incidents ont eu lieu dans le département, où 47 personnes ont été interpellées notamment à Lille, a-t-on appris auprès de la préfecture.

Au total, une trentaine d'établissements ont connu des mouvements de blocage dans le Nord. Trois véhicules et 23 poubelles ont également été incendiés.

En Loire-Atlantique, à Nantes, des échauffourées ont éclaté à devant le lycée Monge la Chauvinière, selon France Bleu Loire Océan.

La foule dispersée à coup de lacrymogènes devant le lycée la Colinière.

Toujours à Nantes, des lycéens ont créé une "zone pacifique" devant le lycée Camus.

En Vendée, les policiers tenntent de disperser le noyau dur pour inciter les élèves à rentrer dans le lycée Mendès-France.

A Bordeaux, 19 établissements ont été touchés par les manifestations des lycéens ce jeudi. 13 jeunes ont été interpellés après des dégradations. Des tensions ont eu lieu à Blanquefort avec les forces de l'ordre. Des voitures ont été incendiées et les voies du tramway endommagées par des feux de poubelles. Le recteur de l'académie a appelé les parents à prendre leurs responsabilités.

A Toulouse, plus de 500 lycéens ont manifesté, rapporte France Bleu Occitanie. Des pierres ont été jetées sur des voitures et des abribus ont été saccagé.  Deux policiers ont été blessés et deux personnes ont été interpellées depuis le début de la matinée

A Nice, des centaines de lycéens étaient sur la Promenade des Anglais, selon France Bleu Azur. Des échauffourées ont aussi eu lieu avec 33 interpellations, selon la préfecture. Un violent face-à-face entre la police et des jeunes a notamment eu lieu aux abords du lycée du Parc Impérial, l'un des plus grands établissement de Nice avec plus de 1.700 élèves.

Dans l'Hérault, des incidents ont eu lieu pendant la manifestation des lycéens à Béziers. Des voitures retournées et des poubelles incendiées.

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Dans le Vaucluse, plusieurs lycées sont bloqués ce jeudi à Avignon et à Carpentras, notamment.

A Lyon, des feux et des jets de pierres ont été signalés ce jeudi matin, 8h, devant le lycée Colbert dans le 8e arrondissement, indique France 3 Rhône-Alpes.

A Annecy, une manifestation de lycéens a lieu dans le centre-ville. Deux voitures ont été retournées et une vitrine de magasin a été caillassée, selon France Bleu Pays de Savoie. 

A Mulhouse, des centaines de lycéens bloquent les abords du lycée Albert-Schweitzer jeudi matin. Selon France Bleu Alsace, des cocktails molotov ont été lancés en début de matinée. Les policiers ont lancé des gaz lacrymogènes vers 10h. Des poubelles ont été incendiées. 

Dans le Poitou, des lycéens ont manifesté à Châtellerault où la police a dû intervenir et utilisé des bombes lacrymogènes. Un manifestant de 15 ans et une autre jeune ont été interpellé.

Dans les Landes, des centaines de lycéens landais ont manifesté.

A La Rochelle, près de 600 jeunes ont battu le pavé jeudi matin, pour un tour des établissements. Rues bloquées, feux de poubelles, bus dégradé... trois personnes ont été interpellées.

A Tours, des lycéens manifestent devant le lycée de Grandmont. Ils étaient au moins 300 pour dénoncer l'insalubrité de l'internat.

Au Mans, des lycéens de plusieurs établissements manifestent dans le centre-ville, dans une ambiance tendue et confuse. Il y a de la casse et des commerces ont baissé le rideau, par crainte d'intrusions. Le maire, Stéphane Le Foll, a lancé un appel au calme.

En Bretagne, des lycéens sont mobilisés à Saint-Brieuc. 

A Pau, un peu moins de 200 élèves du lycée Saint-Cricq se sont réunis devant les grilles du lycée Barthou vers 8h30, rapporte France Bleu Béarn jeudi matin. Ils ont jeté quelques pétards, un élève a tenté d'escalader la grille, mais les forces de l'ordre se tiennent pour l'instant à distance. Ils ont ensuite décidé de se rendre place Clemenceau, et là devant la mairie puis sur le boulevard des Pyrénées. Les élèves de Saint-John Perse sont eux aussi mobilisés, quelques pétards ont été lancés, mais la situation reste calme. 

A Clermont-Ferrand, le recteur de l'académie a appelé à la prudence sur France Bleu Pays d'Auvergne. "Nous avons un certain nombre d'élèves qui ont choisi d'aller dans la rue. Je veux dire aux familles que la sécurité de leurs enfants, qui sont nos élèves, est notre priorité. Cette sécurité est garantie à l'intérieur de l'établissement", a expliqué le recteur Benoît Delaunay. "Dans la rue, quand ils se rendent à des manifestations, ils ne sont pas en sécurité." 

En Franche-Comté, après une tentative d’intrusion dans un lycée du Doubs, le lycée Armand Peugeot de Valentigney a été "mis en sécurité" avec le déploiement des forces de l'ordre autour de l'établissement, a constaté un journaliste de France Bleu Belfort Montbéliard sur place ce jeudi. 

Des jeunes manifestants du lycée Germaine Tillion de Montbéliard ont tenté de pénétrer ce jeudi après-midi dans l'enceinte d'un établissement de Valentigney à une dizaine de kilomètres. Un abribus a également été cassé. 

Plusieurs centaines de lycéens ont manifesté ce jeudi matin dans le Doubs, pour dénoncer les réformes de l'Éducation nationale.

En Dordogne, les lycéens de Nontron sont mobilisés contre la réforme ParcourSup notamment.

Dans l'Indre, Le lycée Pierre et Marie Curie à Châteauroux est bloqué depuis 7h ce matin.

A Rouen, les élèves du lycée Cailly et du lycée professionnel Bernard Palissy de Maromme se sont rejoints ce matin avant d'aller à pied dans le centre-ville pour manifester, indique France 3 Normandie. Ils ont pour cela utilisé les voies de bus, escortés par 2 motards et une voiture de police. Des élèves du collège-lycée Saint-Saëns de Rouen ont manifesté tôt ce matin devant leur établissement, sans toutefois en bloquer l'accès.

En Corse, 150 élèves bloquent le lycée agricole de Borgo, indique France 3 Corse.

A Beauvais, un policier a été agressé lors de la manifestation des lycéens. Le fonctionnaire a été roué de coups et s'est vu prescrire 7 jours d'ITT. Plusieurs centaines de jeunes s'étaient rassemblés dans le centre-ville de Beauvais, pour apporter leur soutien aux gilets jaunes, après le blocage du l'établissement Félix Faure. Les dégâts sont limités à une poubelle incendiée, une voiture endommagée et à la vitrine d'un restaurant brisée. Les forces de l'ordre ont dû user de gaz lacrymogènes pour contenir les casseurs.

Le préfet de l'Oise a décidé ce jeudi defermer 17 lycées du département pour les journées du 7 et du 8 décembre, après les débordements des manifestations lycéennes.

Des universités à Paris et à Nantes perturbées 

A Paris, le bâtiment historique de la Sorbonne, qui peut accueillir jusqu'à 10.000 étudiants par jour, a été fermé jeudi "par mesure de sécurité" après une tentative d'intrusion tôt dans la matinée par un petit groupe de "militants", a-t-on appris auprès du rectorat.

Le bâtiment historique de la Sorbonne, situé dans le quartier latin à Paris, regroupe les sites de plusieurs universités parisiennes (Paris-1, Paris-3, Paris-5), une bibliothèque et quelques laboratoires de recherche.

D'autres sites universitaires et des établissements scolaires sont également perturbés, gagnés par des blocages ou tentatives de blocages, dans le sillage du mouvement des "gilets jaunes". 

Mercredi à Tolbiac (Paris-1), une assemblée générale des étudiants a voté la "poursuite du blocage du site" au moins jusqu'à vendredi.
Des rassemblements ont également eu lieu à Paris 3-Censier.

A Nantes, la présidence de l'université a décrété la fermeture du campus du Tertre pour la journée en raison de barricades installées devant les entrées des bâtiments.

A Toulouse, entre 2.000 et 3.000 lycéens et étudiants étaient en assemblée générale, qui a finalement été reportée à vendredi midi, sleon France Bleu Occitanie. 

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