Votre jumeau numérique pourrait bien vous sauver la vie
Il mêle données de patients, intelligence artificielle et génomique. Le jumeau numérique permet de tester des traitements avant de les administrer au patient. Un outil médical qui permet de prédire au lieu de guérir.
Coralie Lemke
Il n’a pas mal, ne saigne pas et pourrait bien vous sauver la vie un jour. Le jumeau numérique fait son apparition en médecine. Ce n’est pas un robot ni une reproduction de votre corps par une imprimante 3D mais simplement un agrégat de données qui reflètent le plus précisément possible l’organisme humain. Un double numérique sur lequel il est possible de tester les médicaments ou les prothèses avant de les administrer aux humains.
Fini les grandes cohortes de test. "C’est un pas en avant dans la médecine de demain. Au lieu de tester les médicaments avec des essais cliniques, on va prendre les données en vie réelle des patients et utiliser leurs données comme si on faisait une expérience dans la vraie vie", explique le professeur François Signaux, directeur scientifique de la recherche fondamentale au Commissariat à l’énergie atomique (CEA).
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157 -3.09
Décembre 2023
PVC (indice)
Base 100 en décembre 2014
95.6 +0.1
Décembre 2023
Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 21.20 − Préparations pharmaceutiques
Base 100 en 2015
137.2 -1.37
Décembre 2023
Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 20.1 − Produits chimiques de base, engrais, Produits azotés, plastiques, caoutchouc synthétique
Base 100 en 2015
At #DigitalGipfel18 Chairman @MichaelSen and CEO @bernd_montag personally showcased our digital twin model of the heart to German Chancellor Angela #Merkel and Federal Minister for Economic Affairs and Energy @peteraltmaier. pic.twitter.com/7wqdzxryMh
— Siemens Healthineers (@SiemensHealth) 4 décembre 2018
Une technique qui permet de faire avancer les traitements sur bon nombre de nos organes, en particulier l’un des plus importants, le cœur. En mettant au point des algorithmes très poussés, Siemens Healthineers a pu mettre au point un outil de resynchronisation cardiaque. Cette intelligence artificielle a été testée par des cardiologues de l’université de Heidelberg et du CHU de Bordeaux, pour savoir comment un patient répondrait à une telle opération. Un pacemaker doit resynchroniser les battements du cœur grâce à deux électrodes, l’une placée le ventricule droit et l’autre sur le ventricule gauche, ce qui génère un courant électrique virtuel. "On teste donc in silico [ndlr : en référence au silicium dont sont composés les ordinateurs] afin de s’assurer que l’opération sera bien bénéfique", explique Serge Ripart, le directeur Imagerie de Siemens Healthineers.
L'avènement de la médecine de précision
Mais comment être certain que le recours à ce double numérique nous indique toujours le meilleur choix possible ? Pour s’en assurer, la communauté scientifique mène des études pour confirmer l’apport de cette technologie dans la prise en charge des patients. "Sans forcément recréer le jumeau numérique parfait, on peut chercher des cas similaires qui aident à prédire une réponse à un traitement pour adapter la prise en charge médicale", explique Jean-François Deleuze, le directeur national de la recherche en génomique humaine au CEA. C’est ce qu’ont testé des chercheurs allemands d’Ulm et d’Hanovre dans le traitement de leucémies, afin de déterminer dans quel cas une greffe permettrait de continuer à vivre ou non. Résultat, le modèle personnalisé permet de mieux prédire l’état du patient.
Cet outil, qui allie data, génome et intelligence artificielle, met la prédiction au cœur de la médecine de demain. "Nous sommes face à un changement de paradigme. La médecine de précision sera une médecine préventive et personnalisée qui implique le patient", résume le professeur François Signaux. "D’autant que nous sommes tous inégaux face aux traitements, à leurs effets secondaires. Nous sommes différents physiquement et portons tous en nous des variations qualitatives et quantitatives d’ADN", complète Jean-François Deleuze. Même si les humains ne sont pas les seuls à avoir leur "digital twin." Le concept commence aussi à faire son entrée dans les usines afin, cette fois, de mieux prédire le rendement des sites de production.
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