Passer au contenu

Manifestations lycéennes : 153 interpellations à Mantes-la-Jolie

- Mis à jour le
Par

153 personnes ont été interpellées jeudi devant un lycée de Mantes-la-Jolie pour "participation à un attroupement armé". Ces jeunes, essentiellement des mineurs, sont tous en garde à vue. Ils sont soupçonnés d'avoir commis des dégradations et des violences sur les forces de l'ordre.

Une lycéenne arrêtée pâr la police en marge d'une manifestation jeudi à Mantes-la-Jolie.
Une lycéenne arrêtée pâr la police en marge d'une manifestation jeudi à Mantes-la-Jolie. © AFP - Céline Agniel

Après trois jours de vives tensions aux abords des lycées Jean Rostand et Saint-Exupéry à Mantes-la-Jolie (Yvelines), les autorités ont décidé d'intervenir ce jeudi en fin de matinée. 70 policiers ont mené un coup de filet vers 11h30, procédant à l'arrestation d'environ 150 jeunes. Il n'y a pas eu de blessé. 117 d'entre eux, parmi lesquels de nombreux ados du quartier voisin du Val Fourré, devaient passer la nuit en garde à vue. Et 17 jeunes dont 16 mineurs devaient être déférés vendredi matin à Versailles.

Parmi les interpellés, une très large majorité de mineurs.
Parmi les interpellés, une très large majorité de mineurs. © AFP - Céline Agniel

Une situation hors de contrôle

"Il fallait mettre fin à ces violences" explique la Préfecture des Yvelines. Un peu plus tôt, le commissaire de Mantes-la-Jolie avait assuré à l'AFP vouloir "interrompre un processus incontrôlé". Car depuis mardi, la mobilisation de quelques centaines de lycéens autour des deux établissements mantais est émaillée d'incidents. "On n'a vu aucune revendication d'ordre syndicale, sociale ou scolaire, juste des appels à s'en prendre aux policiers" se justifient les autorités. Les forces de l'ordre disent avoir essuyé de très nombreux projectiles, notamment des cocktails molotov. Sept voitures ont été incendiées, plusieurs autres dégradées. Du mobilier urbain a été vandalisé, un pavillon voisin a même été pillé. La ville de Mantes-la-Jolie va déposer plainte, annonce le maire dans un communiqué. 

Je condamne avec la plus grande fermeté et je mesure le traumatisme subi par les riverains. Je souhaite que les casseurs soient poursuivis et condamnés. Raphaël Cognet, maire (LR) de Mantes-la-Jolie

Une vidéo polémique

Une vidéo tournée peu après le coup de filet a suscité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux, mais aussi dans la classe politique. On y voit des lycéens agenouillés dans un jardin, mains sur la tête, entourés de policiers en arme. "Voilà une classe qui se tient sage" lance le vidéaste, probablement un fonctionnaire de police. Le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer s'est dit "choqué" vendredi par ces images, tout en rappelant "le contexte" de cette opération. "C'est la violence qui déferle sur les lycées qui est choquante", a dit en substance la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, qui a la compétence des lycées. Elle s'est félicitée vendredi qu'il n'y ait eu aucun blessé à Mantes-la-Jolie.

Des tensions dans toute la région parisienne

Une quinzaine de manifestants ont aussi été arrêtés ce jeudi devant des lycées à Poissy et Conflans-Sainte-Honorine. 29 personnes ont été interpellées dans l'Essonne. Au total, près de 90 établissements étaient bloqués ou perturbés ce jeudi en Ile-de-France : 7 à Paris, 47 dans l'académie de Créteil et 32 dans l'académie de Versailles.

En Seine-Saint-Denis, tous les syndicats enseignants ont publié ce jeudi soir un communiqué commun pour dénoncer "la répression brutale des forces de l'ordre". Ils s'associent à la manifestation parisienne des lycéens vendredi, à l'appel de l'UNL (Union Nationale Lycéenne). Le cortège s'élancera à 11h de Stalingrad vers République.

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

undefined