«Gilet jaune»: Un négationniste fait la Une de «Paris Match», «consternant» pour la Licra
IDENTITE•Sur la photo, le militant d’extrême droite en « gilet jaune », dont Paris Match ne connaissait pas l’identité, discute avec un gendarme mobile casqué devant l’Arc de Triomphe…20 Minutes avec AFP
Après l’acte 3 de la mobilisation des «gilets jaunes», samedi, le magazine Paris Match a mis en Une, ce jeudi, la photo d’un manifestant discutant avec un gendarme. Mais l’homme a été identifié comme étant l’auteur antisémite Hervé Ryssen, une couverture jugée « consternante » par la Licra.
aSur la photo prise par une photographe d’agence samedi, le militant d’extrême droite en « gilet jaune », dont Paris Match ne connaissait pas l’identité, porte un drapeau tricolore et discute avec un gendarme mobile casqué devant l’Arc de Triomphe. « Les antisémites et les négationnistes jubilent grâce à la visibilité que vous leur offrez ainsi ! », s’est désolée la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) sur les réseaux sociaux.
« La photographie a été choisie comme emblématique de la journée »
Hervé Lalin (dit Ryssen), ex-membre du Front National, a été condamné à de la prison à plusieurs reprises pour des messages antisémites, sur les réseaux sociaux, son blog ou dans ses livres. « La photographie a été choisie comme emblématique de la journée violente du samedi 1er décembre », s’est justifié le directeur de la rédaction de Paris Match, Olivier Royant dans un communiqué.
« Les dizaines de photojournalistes engagés sur le terrain, en raison des conditions extrêmement difficiles, n’étaient pas en mesure de recueillir l’identité, moins encore les arrière-pensées des manifestants », souligne-t-il.
« Tout le monde l’avait identifié, sauf Paris Match, apparemment »
« Cette photographie fortuite révèle néanmoins l’infiltration du mouvement des gilets jaunes par les extrémistes, notamment, de l'ultra-droite. C’est ainsi que cet individu s’est retrouvé en couverture de notre magazine », poursuit Olivier Royant, rappelant que son magazine combat « sans ambiguïté (…) toutes les formes de racisme et d’antisémitisme ».
« Tout le monde l’avait identifié, sauf Paris Match, apparemment », a condamné l’historien de la presse Christian Delporte sur Twitter. « En toute responsabilité, (…) ce numéro devrait aller au pilon ».
« Les gilets jaunes auront donc permis à un négationniste antisémite, admirateur de Faurisson, de faire la couverture de Paris Match par effraction », a regretté de son côté la reporter du Monde, Ariane Chemin.
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