Jeux vidéo : avec l’e-sport, les «gamers» s’entraînent comme des sportifs de haut niveau

La première académie d’e-sport qui va ouvrir à Marseille ambitionne de préparer les compétiteurs de jeu vidéo comme des sportifs de haut niveau. A la direction, le champion de natation Yannick Agnel.

 La préparation physique de la première académie d’e-sport de Marseille sera assurée par le double champion olympique de natation, Yannick Agnel, et l’ancien international de football ivoirien, Guy Demel.
La préparation physique de la première académie d’e-sport de Marseille sera assurée par le double champion olympique de natation, Yannick Agnel, et l’ancien international de football ivoirien, Guy Demel. LP/Marc Leras

    Préparer des gamers, ces passionnés de jeux vidéo en ligne, comme des sportifs de haut niveau, qu'ils soient amateurs ou professionnels et quel que soit leur âge! C'est le pari que fait à Marseille Monclub e-sport, une salle qui offre déjà des terrains de badminton, de foot à cinq ou de basket à trois et qui va lancer en janvier la première académie en France d'e-sport, ou sport électronique, sur les jeux « League of Legends », « Fifa 19 » ou « Fortnite ».

    Dans une salle équipée de vingt-quatre ordinateurs et douze consoles reliées à Internet par la fibre, elle mêlera des joueurs plus ou moins confirmés, mais aussi une équipe professionnelle en cours de constitution sur le jeu préféré des adolescents, « Fortnite ».

    Coachés par des champions

    Une préparation physique et psychologique de haut niveau, dirigée par le double champion olympique de natation Yannick Agnel et l'ancien international de football ivoirien Guy Demel, sera proposée aux joueurs comme cela se fait déjà aux Etats-Unis. Chaque module d'entraînement de deux heures comprendra ainsi une demi-heure d'exercices physiques destinés à développer les capacités cognitives.

    « Comme dans n'importe quel club, l'idée est d'accompagner ces gamins passionnés de jeux vidéo, de les structurer à travers les valeurs du sport et d'obtenir un esprit sain dans un corps sain », développe le nageur et directeur sportif de l'académie. « L'e-sport est un sport à part entière, qui demande de la concentration, des entraînements réguliers, de la technique, la gestion du stress… »

    « On fait du sport avant, au milieu et après nos entraînements. Du coup, on se sent mieux dans notre corps, plus en forme et plus réactif sur le jeu », raconte Richard Tran, qui à 18 ans a pris une année sabbatique après son bac pour devenir l'une des deux premières recrues professionnelles de l'équipe sous le surnom de Spolieur. « Cela apporte vraiment quelque chose devant l'écran ».

    Des stars en Asie et en Amérique du Nord

    « On s'entraîne cinq à six heures par jour, ces coupures sportives font vraiment du bien », confirme son coéquipier de 17 ans Lucas Parilla, alias Craky, qui suit sa Première STMG par correspondance.

    « Le sport apprend à gérer ses émotions, à oxygéner son cerveau et à se maintenir en bonne santé », reprend Laura Dejou, ancienne championne d'e-sport désormais coach. « Les parties professionnelles sont très longues et intenses, il faut également apprendre à gérer la tension psychologique ».

    « Le marché de l'e-sport représente environ 30 M€ aujourd'hui en France, mais avec 7,5 millions de fans, la croissance sera exponentielle », prévoit Loïc Morere, l'un des trois fondateurs de l'académie, qui prévoit l'ouverture d'une dizaine de franchises d'ici 2 020. « En Asie et en Amérique du Nord où l'on a déjà construit des stades dédiés au e-sport, les meilleurs joueurs sont de véritables stars dont les parties sont suivies par des dizaines de millions de personnes ».