Les «Gilets jaunes libres» appellent à ne pas manifester à Paris : «un traquenard» du pouvoir

Pour ces Gilets jaunes, le rassemblement parisien est un piège de l’exécutif qui mène une « stratégie du chaos ».

 Jacline Mouraud, l’une des fondatrices du collectif.
Jacline Mouraud, l’une des fondatrices du collectif. AFP

    Le collectif des « Gilets jaunes libres » a appelé vendredi les Français à manifester en province pour « l'acte IV » de la mobilisation des Gilets jaunes mais pas à Paris, où le rassemblement est un « traquenard » de l'exécutif qui mène une « stratégie du chaos ».

    « Nous appelons les Français à ne pas manifester à Paris, c'est un traquenard », a déclaré lors d'un point-presse Benjamin Cauchy, un des fondateurs de ce collectif lancé en opposition aux initiateurs du mouvement des Gilets jaunes dont ils jugent la ligne trop radicale. « Le gouvernement tente de nous faire passer pour des casseurs, ce qui n'est pas le cas. […] Nous sommes des citoyens engagés et respectueux de la vie humaine et nous n'avons pas envie d'avoir des morts et des blessés sur la conscience. Peut-être que le président a envie d'en avoir, d'être le général en chef qui viendra sauver la France du chaos », a-t-il ajouté.

    « Ce n'est pas un jeu »

    « Je ne vois pas l'intérêt de venir marcher sur Paris, c'est une pièce de théâtre. Ce n'est pas un jeu, il faut maintenant que tout le monde comprenne, que tout le monde tienne compte de ce qu'on a obtenu et du fait qu'on nous donne le droit de discuter », a ajouté Jacline Mouraud, autre fondatrice du collectif. « On vous donne le droit de discuter, allez-y, ce n'est que le début de ce qu'on peut obtenir. Mais le saccage non ! », a-t-elle lancé.

    « Enfermé dans son château », Emmanuel Macron mène, selon eux, « une stratégie du chaos, du pourrissement de cette révolte sociale ». « Nous sommes passés de la contestation sociale à un début d'insurrection, il faut qu'il ouvre les yeux. Ce n'est pas parce qu'il a été élu qu'il est au-dessus du peuple. Il est le représentant du peuple, il faut qu'il entende ses concitoyens et leur colère sourde et forte », a estimé Benjamin Cauchy.

    « La France des oubliés, c'est la France des territoires et c'est dans les territoires que, de façon pacifiste, les Français manifesteront leur mécontentement », a-t-il affirmé, en appelant « au calme, au respect des biens publics, au respect des forces de l'ordre ». Ces actions en régions seront « des actions pacifiques devant les lieux de représentation du pouvoir, les préfectures, on continuera à faire des barrages filtrants, des péages gratuits, de manière être le plus agréable possible avec les Français et à garder leur sympathie », a-t-il notamment détaillé.

    Alors qu'ils souhaitaient rencontrer Emmanuel Macron, les « Gilets jaunes libres » se sont vus opposer une fin de non-recevoir. Cependant Matignon reste « disposé » à les recevoir.