Mission InSight : écoutez le vent sur la planète Mars, enregistré par le sismomètre conçu à Toulouse
En plus de donner des bonnes nouvelles de la santé des instruments à bord du dernier atterrisseur InSight, les opérations de vérification ont permis d'écouter le bruit du vent sur la planète Mars. Une première dont s'est réjouie la NASA, l'agence spatiale américaine, ainsi que le CNES, l'agence spatiale française, en charge de l'instrument principal de la mission, le sismomètre SEIS.
Après l’atterrissage réussi de la sonde InSight qui le transporte, le sismomètre SEIS entre petit à petit en action. L’instrument français, conçu sous la supervision du CNES, va bien et c’est déjà une nouvelle importante après les risques d’un voyage spatial de 7 mois, d’une rentrée dans l’atmosphère martienne et d’un atterrissage.
Le premier bilan décrit un sismomètre en « parfaite santé » : les courants et les puissances mesurés sont parfaitement normaux, les positions de saturations sont conformes à celles attendues, les capteurs sismiques à courtes périodes ont fonctionné nominalement lors des vérifications sur le pont de l’atterrisseur.
Lors de ces opérations de vérifications du bon fonctionnement d’InSight, opérées par le JPL (Jet Propulsion Laboratory, le centre de contrôle des missions spatiales robotiques basé en Californie), pour la première fois au monde, deux instruments à bord ont enregistré le bruit du vent martien. La primeur de l’annonce est revenue à la NASA, l’agence spatiale américaine.
#Mars, I hear you and I’m feeling the good vibrations left in the wake of your Martian winds. Take a listen to the #SoundsOfMars I’ve picked up.
— NASAInSight (@NASAInSight) 7 décembre 2018
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Cette écoute est intervenue samedi dernier. Deux capteurs très sensibles, un situé sur l’atterrisseur de la NASA et destiné à enregistrer la pression atmosphérique et un autre situé à l’intérieur du sismomètre français SEIS (qui se trouve encore sur le pont de l’atterrisseur), ont perçu la vibration du vent sur Mars. Il était alors estimé soufflant entre 5km/h et 7km/h à la surface de la planète rouge.
Le sismomètre a enregistré les vibrations de l'atterrisseur causées par le vent martien
Le capteur de pression atmosphérique a enregistré directement ces vibrations de l’air. Le sismomètre SEIS, lui, a enregistré les vibrations de l’atterrisseur, causées par le vent se déplaçant au-dessus des panneaux solaires de l’atterrisseur.
Ces données comblent les scientifiques de la mission. « Cet enregistrement des vibrations d’InSight, causées par le vent de Mars, grâce à SEIS, montre l’hypersensibilité de notre instrument. Nous sommes loin de sa mission première de l’écoute des battements du cœur de la planète mais nous sommes ravis de contribuer à cette première mondiale ! », déclare Philippe Laudet, Chef de Projet de SEIS pour le CNES.
Image du 6 décembre de l'atterrisseur InSight. Au premier plan, le sismomètre SEIS. /crédit NASA/JPL-Caltech
Toujours fixé sur le pont de l’atterrisseur, le sismomètre SEIS sera posé sur le sol de Mars d’ici à Noël par un bras robotique. Il s’agira, là encore, d’une première mondiale.
Actuellement, une équipe française prépare ce déploiement depuis le JPL. Les premières données et images fournies depuis l’atterrissage sont étudiées de près pour choisir le site. Il devra être le plus calme possible, suffisamment éloigné des antennes d’InSight pour pouvoir mesurer l’activité tectonique de la planète et renseigner sur les mouvements du sol et les flux de chaleur à l’intérieur de Mars. Le but de la mission est de mieux comprendre la formation des planètes rocheuses.
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